Microcéphalie : quand le cerveau est trop petit
Les microcéphalies sont une malformation rare du cerveau. Microcéphalie signifie littéralement "petite tête". Mais la taille de la tête est en réalité définie par la croissance du cerveau. C'est lui qui pousse les os du crâne au fil des semaines de la grossesse, puis des mois et des années après la naissance de l'enfant.
Qu'est-ce qu'une microcéphalie ?
Chez un nouveau-né, on trouve cinq fontanelles. La plus connue des jeunes parents, étant celle se trouvant au-dessus de la tête. Les fontanelles sont en fait des séparations entre les différentes plaques osseuses qui constituent le crâne et qui vont grandir jusqu'à environ 18 ans.
Pendant la grossesse, cette croissance est particulièrement impressionnante avec l'apparition des premiers neurones et leur "mise en réseau" par de très nombreuses connexions. Jusqu'à la 17ème semaine, le foetus accumule ainsi normalement 250 000 neurones à la minute. Peu à peu, au fil des mois, ils se multiplient et s'organisent pour contrôler l'ensemble du corps. À l'approche de la naissance, le cerveau est en transparence sous les plaques crâniennes et le fœtus sait déjà sucer son pouce par exemple…
En cas de microcéphalie, c'est cette multiplication des neurones qui est limitée, parfois dès la fin du premier trimestre de la grossesse. Normalement, le diagnostic peut être réalisé pendant la grossesse, mais parfois on ne le découvre qu'à la naissance.
En fait, il y a plusieurs formes de microcéphalie, et elles ne sont pas encore toutes bien connues. Il reste donc difficile pour les spécialistes de savoir précisément quelles seront les difficultés de l'enfant. Il risque d'avoir du mal à apprendre, à parler, à se concentrer, à réaliser des gestes précis… mais chaque parcours est unique et doit surtout être bien accompagné au fil des années.
Microcéphalie : quelle prise en charge ?
Les rééducations permettent de stimuler un meilleur "câblage" du cerveau pour aider les neurones, dont le nombre est limité, à avoir le meilleur fonctionnement possible. Cela semble étonnant puisque l'on pense que tout "part" du cerveau mais en réalité, le circuit n'est pas à sens unique.
Certains exercices, certains entraînements bien précis, peuvent avoir un effet sur le développement neurologique. C'est le même principe que la rééducation des personnes qui ont fait un accident vasculaire cérébral par exemple. On parle de "plasticité cérébrale".
Microcéphalie : où en est la recherche ?
À côté des progrès réalisés ces dernières années dans la prise en charge des enfants, les recherches continuent sur les causes de ces microcéphalies. Des anomalies génétiques ont déjà été identifiées ainsi que certaines infections ou encore des intoxications notamment avec l'alcool ou des produits chimiques pendant la grossesse.
Ces produits peuvent interférer avec le développement des neurones du fœtus. Les équipes de chercheurs tentent aussi de mieux élucider comment le cerveau est atteint pour tenter d'empêcher les processus pathologiques.
Adresses utiles
- Fédération des centres labellisés anomalies du développement (FeCLAD)
Organisme réalisant l'expertise et la prise en charge des anomalies du développement et des syndromes malformatifs dans huit centres. Le site propose des informations sur les maladies concernées et de la documentation.
- Centre de référence déficience intellectuelle de causes rares
Hôpital La Pitié-Salpêtrière
83, boulevard de l'Hôpital - 75651 Paris cedex 13
Contact : Dr Delphine Heron - Service de Génétique
- Centre de référence déficience intellectuelle de causes rares
Hôpital Femme-Mère-Enfant – Service de Neuropédiatrie
59, boulevard Pinel - 69677 Bron
Contact : Mme Catherine Vuillet