Ados, jeunes : l'impact du confinement
Le confinement et l’isolement affectent toutes les générations. Mais selon la psychiatre Aurélia Schneider, les plus jeunes auront le plus de mal à s’en remettre.
Une fête clandestine empêchée par les forces de l'ordre à Rouen, un rassemblement interrompu au parc des Buttes-Chaumont, à Paris le week end dernier ... l'envie de se distraire des jeunes est bien là malheureusement, elle n'est pas compatible avec les mesures sanitaires en place.
Selon la psychiatre Aurélia Schneider, les sorties et la fête sont indissociables de la vie des jeunes. « Les jeunes sortent, surtout à Paris. C’est leur mode de vie. Pendant la crise sanitaire, il est question de ne pas sortir du tout ! Pourtant c’est leur vie, de sortir », explique la psychiatre.
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Quand confinement rime avec découragement
La santé mentale des Français s’est globalement dégradée pendant toute la crise sanitaire. Depuis octobre 2020, les demandes de consultation de psychologue de ville ont augmenté de 27% selon une étude de Doctolib. « C’est absolument énorme », commente le Dr Schneider.
Au début de la crise, la principale cause des troubles reposait sur la menace du COVID, elle s’est ensuite déplacée sur le confinement et l’isolement qui en découle.
« Mes patients ont vraiment accusé le coup à partir de janvier. La volonté de s’en sortir s’est un peu transformée en 'à quoi bon', ‘on n'en voit pas le bout'. J’observe un découragement par rapport à la question de l’enfermement, de l’absence de social », constate le Dr A.Schneider.
Les risques à venir
Pour Aurélia Schneider, les adolescents sont ceux qui ont le plus souffert des confinements successifs. « Les urgences pédiatriques ont été saturées de préadolescents et d'adolescents qui faisaient des crises suicidaires », soupire t-elle. « Cela n’arrive jamais. »
Ces effets ne s’arrêteront pas après le Covid. Pour la psychiatre, il faudra gérer le post-confinement : « Il y aura des inquiétudes de retrouver la société, les transports, les autres. Il peut y avoir la peur du covid, mais aussi de l'angoisse sociale, ou même d’autres motifs. »
Quels symptômes doivent alerter ?
Si vous commencez à ressentir un mal-être profond, la psychiatre recommande en premier lieu de faire le point sur vos symptômes. « Il faut reconnaître qu’on est anormalement colérique, anxieux, tendu, qu’on a des douleurs, des idées noires, des troubles du sommeil, des prises ou pertes de poids, qu’on consomme trop de tabac, de café, d'alcool … Il faut faire son propre bilan, honnête, sans se mentir. »
Selon elle, la fatigue est signe particulièrement répandu. « Le confinement, ça fatigue. Le stress et l’anxiété consomment de l’énergie. Et si on rumine et qu’on dort moins bien, évidemment on est fatigué. »
Comment réagir ?
Une fois que vous avez évalué vos symptômes, le Dr Schneider préconise de consulter un médecin pour définir si vous avez besoin d’un suivi ou d’une aide médicamenteuse. « Il faut se soigner quand on est malade, reprenons les bonnes habitudes », préconise t-elle.
La psychiatre insiste sur l’importance d’un bon cadre et d’une bonne hygiène de vie. Maintenir un rythme de sommeil et de repas régulier, faire des pauses si on télétravaille, se sortir des écrans, se laver et s’habiller chaque jour sont essentiels, selon elle.
Faire de l’exercice, sortir, prendre du temps pour soi, doivent faire partie de ce cadre quotidien. « L’OMS recommande de faire trente minutes de marche rapide tous les jours, ça représente 6000 à 10 000 pas. Ce n’est pas long ! »