Un dispositif inédit déployé à Bordeaux contre un nouveau variant
Selon le Pr Philippe Froguel, ce dispositif aurait dû être déployé partout où ce variant a été détecté.
Un cluster d’au moins 46 personnes à Bordeaux : c’est l’oeuvre d'un variant du Covid proche du variant britannique. D’après le généticien Philippe Froguel, il possède des mutations qui le rapprochent également du variant sud-africain et de l’un des variants indiens.
Face au cluster, les autorités sanitaires ont ouvert la vaccination à tous les habitants majeurs du quartier où il est apparu, sans autre limitation d’âge.
A lire aussi : Cinq cas de variant indien détectés en France
Un variant découvert ailleurs en France
Le Pr Froguel explique avoir détecté ce variant en avril à Lille, « entre 6 et 11 patients » en étaient atteints selon lui. « A Lille, nous sommes les seuls à effectuer des prélèvements chaque semaine pour séquencer les virus de manière aléatoire », raconte-t-il.
Cela représentait 2% de ses échantillons environ. Depuis, un autre laboratoire l’a détecté à hauteur de 4% à Dunkerque (Nord), et même à 10% à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Mais Santé Publique France n’a pas pris les mêmes mesures dans ces trois villes et à Bordeaux.
« J’ai l’impression qu’à Bordeaux on a pris une bombe atomique pour tuer une mouche. Pourquoi ne pas avoir fait ça partout alors qu’il était déjà ailleurs ? Si on s’affole à Bordeaux, on s’affole partout », déclare le Pr Froguel.
A lire aussi : Comment des laboratoires traquent les nouveaux variants du coronavirus
Le variant indien inquiète davantage
Toutefois, le variant du cluster de Bordeaux ne préoccupe pas beaucoup le Pr Froguel. « La dangerosité particulière de ce variant n’est pas établie. Jusqu’à la semaine dernière ça n’a pas augmenté. L’inquiétude numéro 1, c’est le variant indien », précise-t-il.
Plus dangereux, le variant indien a été détecté dans plusieurs villes françaises. « On en est à une quarantaine de clusters de variants indiens à Lille. La dernière fois où on a découvert un cluster de Covid dans l’Oise, on a fini avec une pandémie », rappelle le Pr Froguel.
Certains variants peuvent être détectés directement par le test PCR, mais pour d’autres, un processus plus précis est nécessaire : le séquençage. Mais selon Philippe Froguel, le séquençage des tests en France reste insuffisant pour identifier tous les cas issus de variants.