Le vapotage des ados dans le viseur de l'OMS
La cigarette électronique est dangereuse pour la santé et doit être réglementée, met en garde l'OMS. Elle s'inquiète aussi pour la santé des plus jeunes, véritable cible des industriels.
Protéger les plus jeunes des dangers de la cigarette électronique. C'est l'objectif que se donne l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un nouveau rapport sur la lutte contre le tabagisme, publié le 27 juillet. Car selon l'agence onusiene, les fabricants de ces produits ont pour cible principale les enfants et les adolescents, qu'ils séduisent à coup de milliers d'arômes alléchants - le rapport en a répertorié 16.000 différents - et de déclarations rassurantes.
Un risque pour le développement du cerveau
Or, "la nicotine est très addictive", y compris chez les adolescents, et "les inhalateurs électroniques de nicotine sont dangereux" s'est inquiété Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, lors d'une conférence de presse.
Pire, chez les moins de 20 ans, la nicotine possède des effets néfastes sur le développement du cerveau. L'agence estime aussi que les enfants qui utilisent ces dispositifs ont plus de chance de fumer plus tard.
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"Acte criminel"
Cibler les enfants est donc "un acte criminel", une violation des droits de l'Homme en particulier "si c'est avec des produits toxiques", a dénoncé le responsable de la campagne Pas de tabac à l'OMS, le docteur Vinayak Prasad, lors de la conférence de presse.
"Nous ne pouvons courir aucun risque avec les enfants parce que le développement cérébral est affecté et ils courent le risque d'être addict toute leur vie", a-t-il mis en garde.
Ne pas "renormaliser" l’acte de fumer
Conséquence, le patron de l'OMS estime que là où ces produits ne sont pas bannis, "les gouvernements devraient adopter des mesures adéquates pour protéger leur population du danger de ces inhalateurs électroniques de nicotine, et empêcher que les enfants, les adolescents et d'autres groupes vulnérables ne les utilisent".
L’agence demande donc aux gouvernements de faire le nécessaire pour empêcher les non-fumeurs d'utiliser l'e-cigarette et autres cigares électroniques, de crainte notamment de "renormaliser" l'acte de fumer en société.
84 pays toujours sans réglementation
Selon le rapport, 32 pays interdisent la vente de ces inhalateurs électroniques de nicotine et 79, dont la France, ont adopté au moins une mesure pour en limiter l'usage comme l'interdiction de la publicité. Mais 84 pays n'ont pas de garde-fous contre la prolifération de ce type de produits. En France, les ventes de cigarettes électroniques, de ses dérivés et des e-liquides sont interdites aux mineurs. Et comme pour les cigarettes, il est interdit de vapoter dans certains lieux clos comme les entreprises ou les transports collectifs fermés.