Tabagisme des femmes : un problème de poids
L'incidence et la mortalité par cancer du poumon chez les femmes en France ne cessent d'augmenter à cause du tabagisme. Et pour certaines fumeuses, la crainte de prendre du poids constitue un frein à l'arrêt du tabac.
Anne, 40 ans, fume depuis l'adolescence. Beaucoup. A quatre reprises, elle a essayé d'arrêter, notamment quand elle était enceinte : "En début de grossesse, je fumais, j'ai pris des kilos, normalement, j'ai pris du poids, régulièrement et à partir du moment où j'ai arrêté de fumer, pendant la grossesse, j'ai pris 15 kg en deux mois", raconte-t-elle.
La peur de prendre de poids est l'un des obstacles majeurs au sevrage tabagique, et particulièrement chez les femmes. Une peur légitime, à en croire certains nutritionnistes. "La nicotine stimule la fabrication de catécholamine, une substance qui a tendance à diminuer la fabrication de l'insuline. Et si la sécrétion d'insuline est moins importante, on a moins faim. Donc on stocke moins. C'est ce qui explique es reprises de poids que l'on note au moment du sevrage tabagique, et qui se situent entre trois et quatre kilos", explique Luce Jean-Baptiste, diététicienne à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Malgré tout, la prise de poids après un sevrage tabagique est généralement attribuable à une modification du comportement alimentaire. Pour compenser l'arrêt de la cigarette, les fumeurs ont tendance à se tourner vers des produits sucrés, liés à la notion de plaisir.
Pour certaines fumeuses, le fait de fumer est vu comme un moyen de garder la ligne. Et les industriels du tabac en jouent. "Les cigarettes « slim », vont dans le sens de ce contre-sens entre tabac qui favorise la minceur et minceur de la cigarette. Il faut le dénoncer. C'est une manœuvre publicitaire, et nous ne sommes pas obligés de tomber dans le panneau", affirme Michèle Delaunay, cancérologue et députée de la Gironde.
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