La ''salle de shoot'' parisienne au coeur de l'hôpital

Initialement construite proche des habitations, la future salle de consommation à moindre risque (plus communément appelée "salle de shoot"), à Paris, sera finalement attenante à l'hôpital Lariboisière, à quelques pas du premier site.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
L'immeuble du 35 boulevard de la Chapelle attenant au premier site prévu
L'immeuble du 35 boulevard de la Chapelle attenant au premier site prévu  —  DR L. Galanopoulo et C. Vignon

Après plus de deux ans de lutte contre l'installation de la future salle de consommation à moindre risque, les autorités parisiennes ont finalement décidé de ne pas la localiser près des habitations. Elle devrait ainsi s'ériger à quelques centaines de mètre de là, au cœur de l'hôpital Lariboisière (Xème arrondissement). Initialement prévue le long des rails de la gare du nord, dans un local désaffecté de la SNCF, l'installation de la salle de shoot avait déclenché les ires du voisinages, craignant de voir "drogués" et "dealers" s'attarder autour de chez eux. 

"C'est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital ", a annoncé au journal Le Monde Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la santé. Si l'emplacement exact du local de 200 mètres carrés au sein de l'hôpital n'est pas encore fixé, il devrait être accessible par une entrée séparée. En choisissant d'ancrer la salle de shoot dans une structure hospitalière, la ville de Paris s'inscrit dans la même volonté que Bordeaux et Strasbourg, qui participent elles aussi à l'expérimentation.

La loi votée à la rentrée au Sénat

Ces salles, qui font leurs preuves depuis des décennies à l'étranger (1), visent à réduire les risques d'infections liés à la consommation de drogues, comme la transmission du VIH ou du virus de l'hépatite C. 60% des usagers de drogues sont atteints d'hépatite C (2). Pour beaucoup de consommateurs, la salle de shoot pourrait également être un premier lieu de rencontre avec le personnel médical, donc un premier pas vers une prise en charge adaptée.

L'expérimentation devrait démarrer en 2016, dans plusieurs villes française volontaires. Mais la loi, adoptée en avril à l'Assemblée ne sera débattue qu'à la rentrée 2015 au Sénat, ce qui pourrait encore retarder ce projet initialement prévu pour 2012.

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(1) Allemagne, Suisse, Canada, Norvège, Australie, Portugal, Luxembourg, Espagne, Pays-Bas, …
(2) rapport de l'Inserm de 2010