A Marseille, un hôpital sous haute tension
Dans les Bouches-du-Rhône, département placé en “surveillance renforcée”, les soignants craignent une nouvelle saturation des hôpitaux. Pourront-ils faire face ?
A l’hôpital de la Timone à Marseille, le service de réanimation a été réaménagé pour accueillir des patients atteints par la covid-19. Dix-sept lits sur vingt sont déjà occupés par des malades du coronavirus, et les nouveaux cas ne cessent d’arriver. L’hôpital a déjà augmenté ses capacités, en passant de 62 à 100 lits de réanimation.
"La réa du camping"
Des espaces de réanimation ont été montés de toute pièce pour accueillir les patients non Covid. “C’est à l’ancienne, on a mis des paravents pour séparer les patients, d’ailleurs on l’appelle la "réanimation du camping", ça dit bien ce que ça veut dire !
Donc c’est fonctionnel ça marche, c’est extrêmement utile, mais il y a du bruit, c’est un peu difficile pour les malades la nuit surtout parce qu’évidemment l’intimité est difficile à respecter, et c’est toujours assez anxiogène. Voilà maintenant plus d’un mois qu’on a ouvert ce secteur, et ça va continuer sûrement pendant encore au moins un mois ou deux", témoigne Nicolas Bruder, chef du service anesthésie-réa à La Timone.
Comment recruter du personnel ?
Ici, pousser les murs est encore possible, mais le problème, c’est le personnel. Le service a besoin d’infirmiers et d’aides-soignants formés aux techniques spécifiques de la réanimation. Un recrutement d’autant plus difficile que les équipes sont à bout, après un an de lutte contre la pandémie.
“Le seul endroit où il y a encore des réserves de personnel formé, c’est le bloc opératoire, précise Nicolas Bruder. C'est très ennuyeux car si le personnel du bloc opératoire est mobilisé, les chirurgiens ne pourront plus opérer”.
Cette situation touche tous les services de chirurgie. Pour faire face, l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille appelle les soignants du secteur privé à venir en renforts.