Comment bien choisir son gel hydroalcoolique ?
Avec le masque, c'est devenu un accessoire indispensable. Le gel hydroalcoolique est dans tous les sacs. Mais du très liquide, au très poisseux, en passant par les crèmes... On s’y perd un peu. Rym Ben Ameur fait le point pour nous.
La première chose à savoir, c'est qu'un gel hydroalcoolique conforme à la réglementation s’évapore rapidement et ne colle pas. Achetez toujours vos flacons en pharmacie ou en supermarché. Jamais sur internet -sauf sur les sites de parapharmacies reconnus- car les compositions peuvent être douteuses.
Quand vous achetez un gel hydroalcoolique, lisez bien l’étiquette :
- Le gel doit contenir 60 à 80 % d’alcool au moins. Depuis cet été cette mention est obligatoire sur les flacons.
Soyez aussi vigilants au type d’alcool utilisé. Un gel hydroalcoolique efficace doit contenir :
- Soit éthylique (éthanol).
- Soit propylique (propane-1-ol ou n-propanol).
- Soit isopropylique (propane-2-ol ou isopropanol).
Autre élément important à vérifier, la norme EN14476. Elle vous garantit que l'action virucide du produit a bien été testée. Cette norme a été définie en 2009 par l’ANSM dans une recommandation concernant à l’époque la grippe H1N1. Elle est aussi valable pour le coronavirus.
La liste d’ingrédients sur le flacon doit être courte. Mieux vaut éviter les produits contenant des parfums ou des colorants, qui augmentent le risque d’allergies.
Comment bien l'utiliser ?
Le gel hydroalcoolique est souvent mal utilisé. Pour une action efficace, l'OMS recommande un protocole en sept étapes, comme pour le lavage des mains. Il suffit de se frictionner :
- Les paumes.
- Le dos des mains.
- Les espaces interdigitaux.
- Le dos des doigts.
- Les pouces.
- La pulpe des doigts. Insistez sur les ongles car de nombreuses bactéries peuvent se nicher dessous.
Les mains sont considérées comme propres une fois qu’elles sont bien sèches. Soit après au moins 30 secondes de friction.
Faire son gel hydroalcoolique soi-même ?
L'OMS avait publié un guide pour réaliser son propre gel hydroalcoolique à l’époque où il était diffiicle de s'en procurer.
Dans ce guide, l’OMS explique qu’il faut 3 ingrédients principaux pour faire du gel hydrolacoolique : de l’éthanol (le fameux alcool), du peroxyde d'hydrogène, c’est-à-dire de l’eau oxygénée, du glycérol, plus connu sous le nom de glycérine, et de l’eau distillée. Des ingrédients relativement faciles à trouver dans le commerce.
Certains ont donc pensé qu'il était on ne peut plus simple de faire son gel soi-même, à la maison... Attention ! Si le document est accessible à tous, il est seulement destiné aux professionnels de la pharmacie. Pas du grand public ! Quant aux recettes de gel hydroalcoolique qui pullulent sur la toile, mieux vaut passer son chemin. Bien que certaines huiles essentielles aient bien des propriétés bactéricides et virucides, elles n'ont pas fait preuve de leur efficacité dans la lutte contre les épidémies, et encore moins dans celle contre la Covid-19.
Concernant ces fabrications artisanales, l’Association des fabricants de produits d’hygiène et d’entretien, l'AFISE, écrit : "Le risque c'est de manipuler des substances hautement inflammables, et d’obtenir in fine un produit inefficace et qui ne protège pas".
Quels sont les risques ?
Il faut être très vigilant avec ce produit que l’on trouve partout.
L’un des premiers risques, c’est d’en utiliser trop souvent. L'alcool altère le film de protection de la peau, déssèche les mains et les rend plus vulnérables aux agressions. Selon des études, l’usage de solutions hydroalcooliques à outrance pourrait favoriser l’émergence de bactéries résistantes.
Conserver un gel hydroalcoolique trop longtemps est également risqué. C'est surprenant, mais ce produit a, une date de péremption. Une fois ouvert, il n’est plus stérile. Généralement, il peut être conservé entre 1 et 3 mois après la première utilisation. Au-delà de cette limite, il risque de ne plus être aussi efficace.
Attention aussi à ne pas vous frotter les yeux après vous être désinfecté les mains. Il y a des risques élevés pour la vue, avec des douleurs, des rougeurs, et même une baisse de la vision selon les ophtalmologues. Si par inadvertance vos yeux sont entrés en contact avec le gel, rincez bien à l’eau claire ou au sérum physiologique.
Enfin, on ne met pas de gel hydroalcoolique sur son animal ! Dès le mois de mars, l'Ordre des vétérinaires a alerté les propriétaires, parce qu’ils ont vu apparaître des brûlures sur la peau des animaux ou des brûlures par ingestion.
Dernier conseil, on privilégie toujours le lavage au savon qui nettoie vraiment et est moins irritant.