Comment la crise sanitaire a aggravé l’isolement des personnes handicapées
Dans son dernier rapport, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, pointe du doigt les inégalités sociales exacerbées par le confinement, notamment chez les personnes en situation de handicap.
Atteinte d’une maladie rare, Corinne est née malentendante. Depuis 6 ans, elle perd aussi progressivement la vue. “Je n’ai plus du tout la vue panoramique. Le périphérique de l’œil n’existe plus. La vision est très trouble. Aujourd’hui, c’est comme si j’avais un brouillard qui se trouble devant mes yeux.”
"Nos yeux sont au bout de nos doigts"
Depuis le début de la crise sanitaire, Corinne ne sort pas sans être accompagnée. Elle a perdu ses repères dans la rue, et son handicap est un frein pour appliquer les gestes barrières. “Nos yeux sont au bout des doigts. On doit tout toucher et on ne sait pas où se trouve le microbe. On est obligé de se laver les mains après chaque toucher, surtout quand nous sommes à l’extérieur.”
Malgré la levée du confinement, comme beaucoup de déficients visuels, Corinne n’a pas encore osé reprendre ses habitudes. Une situation qui inquiète Agnès Mercier, responsable Ile-de-France association UNADEV : “aujourd’hui, on est toujours dans le cercle vicieux de limiter les sorties et les contacts avec les gens donc les personnes sortent peu. Des personnes ont été choquées du refus de personnes dans la rue pour les accompagner donc elles n’osent pas sortir de peur qu’on leur refuse cet accompagnement.”
Avec le déconfinement, le retour des travailleurs sociaux
Heureusement, depuis le 11 mai, Corinne peut à nouveau recevoir la visite de Nicolas, travailleur social, qui l’aide dans son quotidien. Un soutien très précieux après deux mois d’isolement.