Comment les hôpitaux s’organisent-ils face à la crise ?
Comment les établissements de santé font-ils face à l'épidémie de coronavirus dans un contexte de crise de l'hôpital public ? Les réponses de Zaynab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France.
En période d'épidémie, comment vous organisez-vous dans un contexte de crise de l’hôpital ?
Zaynab Riet : Le contexte de crise est quelque chose que peuvent appréhender les professionnels de santé, avec différents niveaux d’alerte. Le « plan blanc », comme à Creil ou Compiègne, consiste à mettre en oeuvre immédiatement un dispositif exceptionnel de rappel des personnels et de réorganisation des services, pour délester un certain nombre de services et pouvoir mettre des effectifs à disposition d’autres. Et enfin, d’organiser tout ce qui concerne la logistique et les dispositifs médicaux, en doublant les stocks.
Pourtant, les chefs de service des hôpitaux concernés semblent inquiets à l’idée d’un afflux de patients…
Zaynab Riet : Leurs inquiétudes concernent la durée et la nature de l’épidémie. Nous avons 5 000 lits de réanimation et aujourd’hui nous n’avons pas 5 000 cas hospitalisés. De plus, nous disposons d’informations au jour le jour qui nous permettent d’adapter l’ensemble du dispositif au fur et à mesure. A ce stade, nous sommes totalement capables de faire face à la situation actuelle. Ce que peuvent refléter les inquiétudes, ce sont les difficultés d’exercice des professionnels. Car le plan blanc est source de problèmes d’organisation, de stress, de fatigue…
Pourrait-on, si cette crise s’aggravait encore, déclencher la « réserve sanitaire », qui consiste notamment à demander à des médecins retraités de revenir aider ?
Zaynab Riet : Tout-à-fait. Mais sans doute qu’avant d’en arriver à cela, on peut réorganiser les activités d’un hôpital, délester ces activités sur d’autres hôpitaux, déplacer par exemple les patients hospitalisés en infectiologie et qui en seraient au stade de la surveillance médicale, vers d’autres services de médecine. Afin que ces services puissent être dédiés à l’accueil des patients gravement malades.