Comment recycler nos masques jetables ?
Les masques peuvent faire des ravages sur l’environnement s’ils ne sont pas jetés correctement après utilisation. À usage unique ou en tissu, voici quelques règles à suivre pour s’en débarrasser tout en préservant notre planète et les autres.
Depuis plusieurs mois, des masques sont retrouvés un peu partout dans la rue, dans les rivières et même dans la mer, avec le risque d'un désastre écologique à venir.
Pour se rendre compte de l’ampleur du problème, l’association Opération Mer propre alerte. Les masques sont fabriqués en néo-propylène, le même matériau que les pailles de sodas. Pour se décomposer, les masques vont mettre jusqu’à 450 ans !
En ville c’est le même problème, "L’association geste propre" a lancé une campagne avec des affiches contre le "jet sauvage" de masques. Le fait de les jeter par terre est d'ailleurs passible d’une amende de 135 euros depuis juin.
Où jeter ses masques ?
Le tout premier conseil, qui semble très basique, c’est de bien jeter ses masques dans la poubelle. C’est valable pour les masques chirurgicaux mais aussi pour les masques en tissu quand ils seront abimés au bout d’un certain nombre de lavages.
Une fois le sac fermé, il faut le jeter dans le bac à ordures ménagères et non dans la poubelle jaune dédiée au recyclage. Les agents de tri sur les chaînes de recyclage, trient à la main, et donc prennent des risques.
Des pistes pour recycler les masques
Il y a des idées qui fleurissent depuis le début de la crise, industriels et chercheurs se démènent pour trouver des solutions.
Tout d’abord, il y a une équipe de chercheurs du CNRS et de l'INSERM qui essaie tout simplement de réutiliser les masques chirurgicaux ou FFP2.
L'objectif c'est de les décontaminer pour pouvoir les réutiliser tels quels. Le Pr Philippe Cinquin, chercheur, qui mène ces expérimentations, explique les différentes techniques qu’ils ont étudiées :
- Le lavage avec un détergent à haute température jusqu’à 95 degrés.
- Le passage en autoclave, sorte de cocotte-minute.
- L’irradiation.
Selon lui, cela fonctionne, les résultats sont confirmés en laboratoire mais il précise que ces techniques n'ont pas encore obtenu d’autorisation de l’ANSM, l’agence du médicament, donc on ne peut pas encore les utiliser à grande échelle.
Des entreprises pour recycler
Dans la Vienne, l'usine Plaxtil teste un dispositif pour recycler les masques chirurgicaux. Son fondateur Olivier Civil, explique que les masques sont récupérés, isolés quelques jours, on leur enlève la barrette métallique, puis ils sont broyés et décontaminés avec des rayons ultraviolets. Ensuite, le fameux polypropilène est réutilisé pour fabriquer des visières ou des attaches pour masques. La PME a déjà recyclé 100.000 masques.
Près de Lille, il y a une autre expérience qui est menée par l’entreprise Cosmolys, spécialisée dans la collecte de déchets infectieux. Elle teste depuis quelques mois une technique pour désinfecter les masques en les chauffant une heure à 120 degrés, puis en les broyant, pour ensuite en faire des emballages comme des fûts en plastique ou des boîtes à aiguilles.
Ce sont des pistes prometteuses, même si pour l’instant il n’y a pas une filière de recyclage des masques structurée.
Pour faire un don à l’association mer propre :
- Opération mer propre
Association à but non lucratif qui a pour but de dépolluer la mer à travers des nettoyages en mer et terrestre. Nous avons besoin d'aide car les déchets mettent notre planète en danger.