Coronavirus : à quoi s’attendre pour le stade 3 de l’épidémie ?
Avec 577 cas et neuf morts, la France s’apprête à passer au stade 3 de l’épidémie dans les prochains jours. En pratique, qu’est-ce que cela pourrait changer pour le quotidien des Français ?
La France avance vers une épidémie "inexorable" a prévenu Emmanuel Macron après un nouveau bond des contaminations au coronavirus. Vendredi 6 mars, le pays comptait 577 cas et neuf morts depuis janvier.
Le passage au stade 3 de l’épidémie du coronavirus sera atteint en France "dans quelques jours, une ou deux semaines maximum", a déclaré le professeur Jean-François Delfraissy, spécialiste des maladies infectieuses, à l'issue d'une réunion avec le président Macron à l'Elysée.
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Quels enjeux pour la phase 3 ?
Pendant cette réunion, les experts ont débattu des "enjeux du passage à la phase 3", en particulier pour déterminer "si le système hospitalier, fatigué depuis plusieurs mois, est prêt à encaisser ce choc que va être un certain nombre de malades graves", a expliqué le Pr Delfraissy. "Certains cliniciens ont évoqué des difficultés pour récupérer certains matériels et motiver les équipes", surtout "si on s'inscrit dans la durée", avec "des questions sur la capacité du système à être mis en tension pour une période longue", ce qui sera probablement le cas de la phase 3.
150 écoles déjà fermées
Actuellement, le France se situe toujours au stade 2 de l’épidémie. Les rassemblements de plus de 5.000 personnes en espace clos sont interdits sur tout le territoire. Au cas par cas plusieurs manifestations publiques ont été annulées à l’initiative des organisateurs et dans les zones de propagation du virus - l’Oise, le Morbihan, la Haute-Savoie, le Haut-Rhin - 150 écoles ont été fermées.
Transports, rassemblements, hôpitaux…
Le passage au stade 3 de l’épidémie signifiera que le virus circule et qu'il est transmissible sur l'ensemble du territoire. Les autorités auront alors la possibilité d’imposer des restrictions beaucoup plus contraignantes, comme :
- la suspension de certains transports en commun
- une restriction plus large des rassemblements
- la fermeture d’écoles à grande échelle, comme en Italie.
Du côté des établissements de santé, les hôpitaux pourront enclencher leur "Plan Blanc". C’est déjà le cas à l’hôpital de Creil et de Compiègne. Objectif : mobiliser toutes les ressources nécessaires à la gestion de cette crise sanitaire.
Au stade 3 de l’épidémie, l’hôpital sera réservé aux patients dans un état grave alors que les patients sans gravité, eux, seront pris en charge en ambulatoire.
Tous les professionnels de santé seront rappelés en renfort. Concrètement, cela veut dire qu’il n’y aura pas d’isolement pour les soignants, même ceux suspectés d’être contaminés. De plus, pour gonfler les effectifs, des médecins récemment retraités ou des internes pourront être mobilisés.
Dernière mesure, que le gouvernement a déjà mis en place : la réquisition des stocks et de la production des masques de protection.