Coronavirus : comment éviter la pénurie de gels et de masques ?
Alors que l'épidémie de coronavirus prend de l'ampleur, le gouvernement a réquisitionné des stocks de masques et encadré le prix des gels hydro-alcooliques.
Alors que l'on dénombre ce jeudi 5 mars, 377 cas positifs de coronavirus depuis fin janvier et 6 décès, la France se prépare activement à la phase 3 de l’épidémie.
Parmi les mesures mises en œuvre par l’Etat, l’encadrement des ventes de solutions hydro-alcooliques.
L'Etat propose aux fabricants de solutions hydro-alcooliques de plafonner à 3 euros les 100 ml le prix de leurs produits utilisés pour limiter l'expansion du coronavirus, a annoncé jeudi sur franceinfo la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.
"On a fait une proposition: jusqu'à 2 euros les 50 ml et 3 euros les 100 ml", a indiqué la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, citée sur le site de franceinfo. "Cette proposition va être validée par les professionnels puisqu'il ne faut pas qu'on leur demande de produire à perte. On va vérifier que nos hypothèses sont correctes."
Un décret en ce sens "a été transmis au conseil d'État et au Conseil national de la consommation" pour être "signé ce soir et publié demain (vendredi 6 mars, ndlr)".
Des pharmavies dévalisées en Ile-de-France
Les ventes des gels hydro-alcooliques, dont l'usage est fortement recommandé pour désinfecter les mains et éviter l'infection par le Covid-19, se sont récemment envolées en raison des craintes que suscite le virus et il commence à être difficile d'en trouver notamment dans certaines pharmacies parisiennes.
Mercredi 4 mars 2020, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait rapporté quelques "cas isolés" de certains vendeurs profitant du contexte pour proposer ces articles à des "prix inacceptables" et demandé l'encadrement des tarifs.
Pour éviter la pénurie et l’envolée des prix des masques et des gels hydroalcooliques, deux nouveaux décrets ont déjà été publiés le 4 mars 2020. L’un prévoit la réquisition des stocks de masques, désormais réservés aux professionnels de santé et aux personnes infectées. Le second, l’encadrement du prix des gels hydro-alcooliques.
Les gels hydro-alcooliques ont disparu des pharmacies, dévalisées depuis le début de l’apparition du coronavirus en France.
« Normalement, ici, on a tout un rayon avec du gel hydro-alcoolique : des flacons d’un litre, de 100ml ou des plus petits, raconte Elsa Rivière, pharmacienne. Et là, c’est complètement vide ».
Presque 5 euros le masque
Dans les pharmacies, les masques de protection manquent également. Ici, il en reste à peine une vingtaine, taille enfant. Le prix : 4 euros 80 l’unité. Un coût élevé, qui découle de l’augmentation des prix des fournisseurs.
« C’était 1,90 euros hors taxe, poursuit Elise Rivière et c’est passé à 2,40 euros quand on les a commandés et on nous a dit que ça allait passé à 2,60, puis 2,80 etc."
Alexandre Boutari, client de la pharmacie, cherche désespérément des masques de protection. Ni lui, ni la pharmacienne ne savent alors que ces produits ne sont désormais que délivrés sur prescription médicale. Elise Rivière lui propose ce qu’il reste : des masques enfant. « Sur les visages fins ça passe largement, ils se conservent entre 3 et 8 heures et ils coûtent 4,80 euros pièce. » « C’est surfer sur la peur des gens, sur leur anxiété aussi. C’est profiter, d’un point de vue pécuniaire, d’une crainte et angoisse collective. C’est un petit peu dommage. » regrette ce client.
Les prix de cette pharmacie sont raisonnables, comparés à ce que l’on trouve sur internet : 104 euros les 20 masques ou encore 25 euros les 100ml de solution hydro-alcoolique…
Pour Renaud Nadjahi, membre de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine, le vrai problème est l’état des stocks : « On peut encadrer les prix, mais tant qu’on n’a pas de produit, on n’aura pas résolu le problème. Aujourd’hui le problème c’est qu’on est dans un marché sous tension et certains en profitent. »
Pour rappel, il est recommandé de privilégier le lavage de main classique et d’éviter les contacts. Une façon simple et économique pour se protéger du coronavirus.