Coronavirus : comment les hôpitaux français se préparent
En France, 3 cas confirmés de coronavirus ont été pris en charge à l’hôpital Bichat à Paris et au CHU de Bordeaux. D’autres hôpitaux accueillent des patients que l’on suspecte d’être touchés par le coronavirus ou se préparent à en accueillir.
A l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le centre d’isolement du service des maladies infectieuses et tropicales accueille les patients suspectés d’être atteints par le coronavirus 2019 Ncov. Pour éviter toute propagation, les chambres sont équipées de dispositifs de pression d’air spécifiques.
« Ce système de pression négative permet de faire en sorte que si jamais un patient est hospitalisé avec une infection à coronavirus dans cette chambre, le virus ne sortira pas de la chambre vers le couloir et n’exposera donc pas le personnel soignant à cette infection. Par contre il sort directement dans l’air extérieur », explique le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Des critères stricts
Sont pris en charge ici uniquement les patients sélectionnés et conduits par le SAMU selon des critères stricts.
« Le profil type c’est le patient qui revient de Chine et plus particulièrement de la ville de Wuhan ou de cette région-là et qui a des signes respiratoires qui apparaissent dans les 14 jours qui suivent le retour de Chine, signes respiratoires et fièvre et douleurs musculaires qui sont les trois principaux signes de la maladie », explique le Pr Caumes.
Matériel à usage unique
Dans chaque chambre, tout doit être préparé comme si le patient était atteint du nouveau coronavirus. Draps, stéthoscope… Tout ce qui sera à son contact est à usage unique. Et le personnel soignant ne doit prendre aucun risque.
«Ca peut être une contamination par gouttelettes. C'est-à-dire des gouttelettes respiratoires si le patient éternue, se mouche, tousse. Il ne faut pas que je reçoive une de ces gouttelettes potentiellement contaminantes au niveau des yeux, des muqueuses. Il ne faut pas que je puisse les respirer d’où le masque et il ne faut pas non plus que ma peau les touche, c’est pour ça que je porte des gants que je laisserai en chambre », explique Fanny Adda, personnel référent infirmier Coronavirus, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Pour l’instant, l’unité n’est pas saturée, mais la situation risque de se compliquer avec le rapatriement des Français actuellement à Wuhan.