Coronavirus : des signes de rebond de l'épidémie en France
Le cap des 30.000 morts du Covid a été franchi en France et les autorités observent des signes de reprise de l’épidémie. A Marseille notamment, les médecins s’inquiètent d’une hausse des cas et de l’arrivée de vacanciers.
Plus de 30.000 décès liés au Covid-19 en France. Le cap a été franchi le 10 juillet, a annoncé la Direction générale de la Santé (DGS), alors que Santé publique France relevait le même jour une "nouvelle tendance à l'augmentation de la circulation du virus SARS-CoV-2".
Cette observation concerne toute la France, à l'exception de la Mayenne, où sont apparus plusieurs foyers de contamination (clusters), de la Guyane et de Mayotte, actuellement très touchées.
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Le "R effectif" à nouveau supérieur à 1
Même si la circulation du virus se maintient "à un niveau bas", les autorités ont appelé à "la vigilance" face au risque d'une deuxième vague de l'épidémie.
Et pour cause : l’un des indicateurs suivis est le "R effectif", c'est-à-dire le nombre de personnes infectées par un seul malade. Alors qu'il était inférieur à 1 au niveau national ces dernières semaines, ce nombre, basé sur les tests virologiques positifs, est repassé au-dessus de cette barre en métropole. "La semaine dernière, en métropole, ce R était de 1,05, légèrement supérieur à 1, et en hausse par rapport à la semaine précédente, ce qui va dans le sens d'une tendance à l'augmentation de la circulation du virus", explique à l'AFP Sophie Vaux, de Santé publique France (SpF).
Si en moyenne un malade infecte moins d'une personne, l'épidémie régresse. S'il en infecte deux (R=2), l'épidémie se diffuse, s'il en infecte une (R=1), l'épidémie se maintient, résume-t-elle.
"Un frémissement qui appelle à la vigilance"
De plus, "on a une tendance à l'augmentation des nombres de nouveaux cas confirmés, mais qui reste modérée", ajoute la spécialiste. "On ne parle pas d'explosion de cas, mais il y a un frémissement qui appelle à la vigilance".
Même inquiétude pour l'épidémiologiste Dominique Costagliola, qui s'est exprimée sur le site The Conversation : "aujourd'hui, il semble qu'on soit revenu à la situation de janvier", où "le virus circulait déjà à bas bruit en France dans certains endroits".
"On est vraiment à un moment où on a des facteurs susceptibles de favoriser la reprise de l'épidémie et c'est absolument ce qu'on doit éviter", souligne également Sophie Vaux. Et "le virus continue à circuler, donc si on lui offre de nouvelles occasions de « super-propagation », il les saisira", a-t-elle prévenu.
Marseille inquiète en pleine saison estivale
D'autant que, même si le président Macron a annoncé que le port du masque serait rendu obligatoire dans les lieux publics clos à partir du 1er août, la prévention diminue dans la population et les vacances d'été sont susceptibles de favoriser les comportements à risque et les regroupements familiaux et amicaux.
C’est notamment ce qui inquiètent les médecins à Marseille, ville prisée par les vacanciers, qui observent une reprise des contaminations. Au nom d'un groupe de médecins des quartiers nord, la docteure Annie Lévy-Mozziconacci, s'alarme ainsi auprès de France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur d'une recrudescence des cas Covid, avec un doublement des personnes positives toutes les 48 heures à Marseille. "Ces chiffres sont faibles fort heureusement mais ils augmentent de façon significative depuis une dizaine de jours" remarque-t-elle. Et en cette période estivale, elle préconise des contrôles dans les aéroports et les gares maritimes. "Marseille attire beaucoup de monde, beaucoup de touristes, insiste-elle, et il y a une envie de se déconfiner, de recevoir des amis, de profiter des vacances et c'est tout à fait normal."