Covid-19 : quand une piscine devient un sas de décontamination
Dans le Nord de la France, une commune a transformé sa piscine, fermée depuis le confinement, en sas de décontamination pour que les travailleurs en première ligne puissent se laver avant de rentrer chez eux.
Nicolas est ambulancier et doit continuer à travailler pendant le confinement. Alors, chaque fin de journée, lui et ses collègues se rendent à la piscine de Denain pour une douche. "A peine rentrés, on enlève nos chaussures. On les met dans un sac plastique qu’on emmène avec nous. Nos affaires de travail finissent dans un sac plastique et retournent au bureau pour être lavées et désinfectées par des professionnels", confie Nicolas.
Ce sas de décontamination, ouvert 7 jours sur 7, est aussi utilisé par les employés d’un hypermarché. Un dispositif rassurant pour ces travailleurs potentiellement exposés au coronavirus. Ils craignent de ramener le virus chez eux et de contaminer leurs proches.
Une mesure barrière réellement efficace ?
Les vestiaires sont nettoyés après chaque utilisation et l’ensemble de l’infrastructure est désinfectée matin et soir. La mécanique a été mise en place très rapidement par la commune. Tout semble réuni pour faire disparaître toute trace éventuelle du virus. Mais se laver et se changer avant de rentrer chez soi constitue-t-il un nouveau geste barrière à appliquer ? "Il faut toujours être prudent avec ce genre d'initiative, souligne le docteur Davido, infectiologue à l’Hôpital Raymond-Poincaré à Garches. Ca part d’un bon sentiment mais le risque est d’ajouter de nouvelles mesures dont le bénéfice n’est pas forcément démontré scientifiquement. Et qui prennent la place et le pas sur les mesures barrières classiques qui sont le lavage des mains et le port du masque."
Ce dispositif original semble pourtant avoir conquis d’autres municipalités comme Chalon-sur-Saône, Suresne ou encore Cannes. Elles ont déjà pris contact avec la Mairie de Denain.