Covid : en Inde, les hôpitaux manquent d'air
La France vient de livrer à l'Inde huit "usines à oxygène", des machines capable de produire des millions de litres d'oxygène à partir de l'air ambiant. Objectif : soulager les hôpitaux, saturés de malades.
Un avion cargo affrété par la France a atterri à New Delhi dimanche matin. À son bord, 28 tonnes d'équipement médical, dont huit générateurs d'oxygène de grande capacité, destinés à produire de l'oxygène médical à partir de l'air ambiant pour les hôpitaux indiens.
Ces équipements peuvent remplir des bouteilles d’oxygène avec un débit de 20.000 litres par heure, et chaque centrale peut alimenter en continu un hôpital d’une capacité de 250 lits sans interruption pendant une dizaine d'années, selon les autorités françaises.
Usines à oxygène
Ces usines à oxygène devaient être livrées dimanche à huit hôpitaux indiens : six à Delhi, un dans l'État de l'Haryana (nord) et un dans l'État de Telangana (centre). "Un appareil comme celui-ci, qui produit 24h/24h en interne, va être d'une grande aide pour accroître l'alimentation en oxygène", se réjouit Sanjay Gupta, chef de l'hôpital BLK-Max à Delhi, où l'un de ces générateurs a été livré.
Le principe de fonctionnement de ces usines à oxygène est simple : l’appareil aspire l’air ambiant (composé à environ 20% d’oxygène et 80% d’azote), et le fait passer sous haute pression par un filtre qui piège les molécules d’azote. Il s’agit d’un filtre en zéolithe (un cristal) ayant la faculté de piéger l’azote contenu dans l’air, en laissant notamment filtrer l’oxygène.
L’aide internationale afflue
Après l'aide américaine de plus de 400 bouteilles d'oxygène et un million de tests de dépistage, l'Inde a réceptionné 120 respirateurs en provenance d'Allemagne et devrait recevoir 1000 respirateurs supplémentaires de la part du Royaume-Uni, en plus des concentrateurs d'oxygène et des respirateurs déjà livrés par la Grande-Bretagne.
"Le Royaume-Uni sera toujours là pour l'Inde quand elle en a besoin", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a dû annuler son déplacement en Inde en raison de la flambée de la pandémie et s'est dit "profondément ému" par la vague de soutien britannique envers l'Inde.
Un pays submergé par le Covid
Les hôpitaux de la capitale indienne sont submergés et connaissent des pénuries de lits, de médicaments et d'oxygène avec des conséquences souvent fatales pour de nombreuses personnes, qui meurent devant les établissements sans pouvoir être soignées. A New Dehli, les cimetières sont désormais pleins et les crématoriums fonctionnent en continu, l'afflux de décès obligeant parfois à incinérer les corps sur des terrains vagues ou des parkings.
Le pays de 1,3 milliard d'habitants a enregistré près de 400.000 nouvelles contaminations ces dernières 24 heures et 3.689 décès supplémentaires, soit la plus forte augmentation jamais enregistrée en une journée, portant le bilan total à plus de 215.000 morts. Les autorités de New Delhi ont annoncé samedi le prolongement du confinement pour une semaine supplémentaire dans l'immense cité de 20 millions d'habitants et l'Inde a ouvert la vaccination contre le Covid-19 à l'ensemble de sa population adulte, soit quelque 600 millions de personnes.