Un hôpital s'organise pour créer des lits de réanimation
40% des soins médicaux et chirurgicaux ont déjà été déprogrammés à l'hôpital Saint-Joseph à Paris. Une source d’angoisse pour les patients mais aussi pour les soignants.
La pression ne faiblit pas à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris. Il faut continuer à faire face à un afflux toujours plus massif de malades de la Covid. Un an après le début de la crise, le scénario semble se répéter pour les soignants déjà épuisés.
“Si ça reste en état, et que ça continue de monter progressivement, oui je suis inquiet. Parce qu'à un moment donné, si vous êtes rempli complètement, si vous n'arrivez pas à vider quelque part, ça déborde” explique le Docteur Cédric Bruel, chef du service de la réanimation de cet hôpital.
Manque de formation des soignants
Pour éviter le débordement, l’hôpital s’organise. La réanimation a déjà poussé ses murs avec 5 lits supplémentaires. Tous les services cherchent à faire de la place en ciblant les opérations et les soins qui peuvent être déprogrammés. Déjà 40% l’ont été.
“On est obligés de fermer des salles d'opérations pour donner le personnel compétent. Les infirmières anesthésistes et certaines infirmières de blocs opératoires peuvent aller directement en réanimation parce qu’elles ont la compétence” explique le Docteur Pomme Jouffroy, cheffe de service de chirurgie orthopédique et traumatologique.
Trois jours de formation intensive
Mais justement le personnel libéré n’est pas toujours apte à réaliser les soins très techniques délivrés en réanimation. Pour pallier ce problème, des formations intensives sont mises en place. Trois jours au lieu du mois et demi nécessaire pour être un minimum à l’aise et autonome. Ce manque de personnel c’est d’ailleurs ce qui inquiète le plus aujourd’hui.
“D’avoir des lits, ce n’est pas compliqué, d’avoir le personnel c’est impossible(...) On est en train de se rendre compte, un an après, que former des soignants pour la réanimation, que des compétences d'aides-soignants, d'infirmiers, de kiné de réanimation, de médecins de réanimation, ça ne se fait pas en une semaine, ça ne se fait pas en trois jours, ça ne se fait pas en deux mois. Ça se saurait sinon. On est en train de s'en rendre compte et on est en train de le payer” s’insurge le Docteur Cédric Bruel.