Covid : le littoral des Alpes-Maritimes reconfiné
De Théoule-sur-Mer à Menton, les communes du littoral seront confinées ces deux prochains week-ends. La situation dans le département est particulièrement inquiétante.
"Ca commence à être très pesant": la lassitude pointait ce 22 février à Nice après l'annonce par les autorités d'un confinement inédit les prochains week-ends dans la ville et sur le littoral des Alpes-Maritimes pour contrer la flambée du Covid-19 dans ce département particulièrement touché.
"C’est probablement nécessaire mais ça fait plus d'un an que ça dure", soupire Cécile Saliou, 45 ans, peu de temps après la présentation des nouvelles mesures par les autorités.
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Un reconfinement partiel
Redouté par les habitants, mais appelé de leurs voeux par certains élus, le reconfinement partiel concernera les habitants des communes du littoral des Alpes-Maritimes s'étendant de Théoule-sur-Mer à Menton, zone qui regroupe environ 90% de la population du département, pour les deux derniers week-ends des vacances scolaires (27-28 février et 6-7 mars).
"J’ai de la chance je suis enseignante donc la semaine prochaine je suis en vacances, je peux sortir", tente de relativiser Mme Saliou.
Comme lors du premier confinement il y a un an, les sorties d'une heure seront autorisées le week-end, mais dans un rayon de 5 km, avec attestation (médecins, animaux de compagnie, sport, promenade).
Une mesure impopulaire
"Ca nous fait perdre une journée de travail, le samedi, qui est une journée importante", déplore Philippe Bernini, libraire. "Ils (les autorités) disent quasiment qu'il ne faut pas venir à Nice, alors, même le reste de la semaine les gens n'oseront pas se déplacer", craint le sexagénaire.
Une telle mesure de confinement territorialisé, en vigueur depuis le 5 février à Mayotte, est une première depuis le début de la crise sanitaire en métropole. Réclamée par certains élus de Moselle, elle n'avait d'ailleurs pas été mise en oeuvre dans ce département.
Les hôpitaux « proches de la saturation »
"La situation sanitaire est particulièrement inquiétante dans les Alpes-Maritimes", a rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran: "Il y a 500 personnes qui tombent malades par jour".
Les services hospitaliers sont "proches de la saturation", a aussi souligné Romain Alexandre, le représentant de l'ARS : le taux d'incidence dans le département (588 pour 100.000 habitants, contre 190 pour la moyenne nationale) est "le plus élevé de France" et le taux de positivité est "en nette augmentation dans toutes les tranches d'âge excepté pour les plus de 80 ans".
"Il y a une accelération" depuis une "dizaine de jours sur des patients qui sont plus jeunes", a aussi confirmé Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice. "Je pense que les gens n’ont pas réalisé à quel point cela fait des mois que les équipes sont en forte tension", a poursuivi le médecin rencontré par l'AFP, expliquant que le système hospitalier montrait "des signes de fatigue".
Eviter les touristes
"Un confinement le week-end permettra notamment de décourager nos visiteurs de se rendre sur la Côte d’Azur pendant ces vacances d’hiver", s'est félicité de son côté le maire LR de Nice, Christian Estrosi.
Mais pour faire face à la situation, les autorités ont aussi annoncé pour 15 jours à compter du 23 février, que les commerces de plus de 5.000 m2, sauf les pharmacies et les commerces alimentaires, seraient fermés dans le département, et que la jauge pour les commerces de plus de 400 m2 serait abaissée. Les contrôles à la frontière italienne et dans les aéroports seront également renforcés.
Enfin, le préfet a promis une "accélération" de la campagne vaccinale dans le département, où quelque 4.500 doses du vaccin Pfizer doivent être réceptionnées dans les prochains jours.