Covid : les premiers résultats des enquêtes sur les variants "ne sont pas bons"
En Île-de-France, les premiers résultats de l'enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus "ne sont pas bons", alerte Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP.
Une "croissance exponentielle". C’est ce que constate le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à propos des nouveaux variants du coronavirus. Comme il l'explique sur France Info le 2 février, en région parisienne, "on était plutôt aux alentours de 6% le 7 janvier et on est monté à 15 ou 20% la semaine dernière", d'après les résultats d’une première enquête.
"Une accélération de l’épidémie"
Et le variant britannique "va devenir dominant, on le sait, dans les 15 jours, les quatre semaines qui viennent", explique Rémi Salomon. Une prévision en accord avec l’étude de l’Inserm publiée le 16 janvier sur la progression du variant britannique : elle prévoyait en effet que ce variant prenne l'avantage sur les variants plus anciens entre mi-février et mi-mars en France.
"Et comme il est 40 à 70% plus contagieux, il va y avoir une accélération de l'épidémie si on ne fait significativement rien de plus. C'est ça qui nous fait peur", reconnaît Rémi Salomon.
"Freiner fort"
"Compte tenu de ce qui se passe actuellement dans les hôpitaux, je pense qu'il serait raisonnable de freiner fort" prévient-il encore. Il faudrait donc selon lui "fermer les écoles pendant peut-être trois semaines, un mois et ensuite de les rouvrir", même s’il reconnaît que la fermeture des écoles a "des conséquences graves pour l’éducation des enfants" et pour leur santé psychologique.
Il encourage également à ne faire "que du télétravail" pour limiter au maximum la circulation du virus.
50% de circulation en plus chaque semaine
Les résultats d’une deuxième enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus en France sont attendus. Cette "enquête flash" consiste à analyser un large échantillon des tests PCR positifs effectués le 27 janvier dernier pour déterminer les proportions de chaque variant.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran révélait le 31 janvier dans le JDD que selon des résultats préliminaires de cette enquête "flash", la circulation du variant anglais s'intensifiait "de 50 % chaque semaine mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées".
Le professeur Bruno Lina, en charge de cette cartographie, avait mentionné le même jour sur LCI une progression "pas aussi importante que ce qu'on a pu observer dans d'autres pays européens". Il appelait cependant à rester prudent avant que des chiffres plus précis soient disponibles.