Cinq choses à savoir sur le nouveau variant du coronavirus
Le variant du coronavirus repéré au Royaume-Uni pourrait être à l’origine d’une accélération des contaminations. Contagiosité, infection des enfants, sensibilité au vaccin… On fait le point sur ce qu’on sait à ce jour de cette nouvelle souche.
Depuis début décembre, un nouveau variant du coronavirus SARS-CoV-2 a été identifié au Royaume-Uni. Baptisée B.1.1.7, cette nouvelle souche est apparue après plusieurs mutations du virus.
Le nouveau variant est plus contagieux
Dans l’évolution d’un virus, les mutations ne sont pas des événements exceptionnels. Mais celles qui ont conduit au variant B.1.1.7 sont les premières à se faire remarquer dans l’histoire du SARS-CoV-2. Car jusqu’ici, les mutations enregistrées n’avaient pas d’effet significatif sur la transmission du virus, sa sévérité ou sur la dynamique de l’épidémie de covid.
Mais la nouvelle souche semble plus contagieuse et pourrait même expliquer l’accélération des contaminations observées en décembre en Angleterre.
Selon Neil Ferguson, épidémiologiste à l’Imperial College de Londres cité par le New York Times, ce nouveau variant possède un taux de transmission accru de 50 à 70% par rapport aux autres souches présentes au Royaume-Uni.
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Les enfants y seraient plus sensibles
L’augmentation de la transmission pourrait être due à la manière donc le virus infecte les enfants. Normalement, les enfants sont moins susceptibles d'être infectés ou de transmettre le virus que les adolescents ou les adultes .
Mais la nouvelle souche pourrait rendre les enfants "aussi sensibles que les adultes" au covid, a déclaré à l'agence Reuters Wendy Barclay, conseillère du gouvernement britannique et virologue à l'Imperial College de Londres. Des analyses sont en cours pour confirmer cette hypothèse.
Il ne semble pas causer des formes plus graves
Si le B.1.1.7 semble plus contagieux, il ne semble pas entraîner de formes plus graves du covid. Mais cette éventualité doit être prise au sérieux.
En effet, en Afrique du Sud, un variant proche du variant B.1.1.7 a été observé. Il s’est répandu très rapidement et des études préliminaires ont montré que les personnes infectées par cette souche présentaient une charge virale accrue, c’est-à-dire une concentration de virus plus élevée dans leurs voies respiratoires. Or la charge virale est souvent associée à la sévérité des symptômes.
Ici encore, des études sont attendues pour confirmer ou non cette théorie.
Il est déjà présent ailleurs qu’au Royaume-Uni
Cette nouvelle version du virus a déjà été repérée en Belgique, au Pays-Bas, au Danemark, en Italie et en Australie, mais dans une moindre mesure qu’au Royaume-Uni.
En France, aucun patient porteur de cette souche n’a pour le moment été identifié. Les nombreuses analyses en cours permettront de repérer rapidement sa présence sur le territoire.
Ces différentes détections laissent en tout cas penser que le nouveau variant s’est déjà propagé dans plusieurs régions du globe.
Les vaccins resteraient efficaces contre cette souche
Pour l’heure, les scientifiques doutent que la mutation ait un impact sur les vaccins. En effet, l’efficacité des deux vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna déjà autorisés dans plusieurs pays du monde repose sur un même principe : créer une immunité contre le coronavirus en apprenant à notre système immunitaire à reconnaître une protéine qui se trouve à la surface du virus : la protéine spike, ou protéine S.
Or les protéines S du nouveau variant et de l’ancien - contre lequel le vaccin a été développé - se ressemblent à 99%, a assuré à l’agence Reuters le professeur Uğur Şahin, PDG de BioNTech. Il y aurait donc très peu de risque que la forme de la protéine S diffère d’un variant à l’autre. Très peu de risque, donc, que le système immunitaire des personnes vaccinées ne reconnaisse pas la protéine S du nouveau variant.
Une hypothèse qui devrait être confirmée d’ici quelques semaines, lorsque les premières études scientifiques sur le nouveau variant seront publiées.
En attendant, les experts sont formels sur un point : le port du masque, le lavage des mains et la distanciation physique restent efficaces contre le nouveau variant B.1.1.7.