Du plasma contre le coronavirus : un essai clinique est lancé en France
Du plasma de personnes guéries du Covid-19 va être injecté à 60 malades dans le cadre d’un essai clinique français. L’efficacité de ce traitement devrait être connue d’ici deux à trois semaines.
Tester l'efficacité du plasma de personnes guéries du Covid-19 chez de nouveaux patients. C'est le principal de l'essai clinique "Covid plasma", qui va démarrer en France lundi 6 mars 2020, selon une information France Inter.
Le principe : injecter du plasma dit "de convalescent" à des patients atteints du coronavirus pour les aider à combattre la maladie. Les premiers résultats de cet essai sont attendus d’ici deux à trois semaines.
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60 malades en phase précoce
Cet essai clinique sera conduit à Paris, en collaboration avec l’Etablissement Français du sang, sur 60 malades en phase précoce de la maladie. Ces patients ne sont "pas forcément hospitalisés" mais ils "ont été choisis en fonction de leur fragilité", révèle France Inter.
Le plasma utilisé vient quant à lui des régions les plus touchées, à savoir les régions Grand-Est, Île-de-France et Bourgogne-Franche-Comté. Il a été prélevé sur des personnes guéries depuis au moins deux semaines pour avoir une quantité suffisante d’anticorps dits "neutralisants".
Des anticorps spécifiques au coronavirus dans le plasma
Car dans le plasma, la partie liquide du sang dépourvue de globules et de plaquettes, se sont ces anticorps qui intéressent les médecins. Ces molécules, fabriquées par l’organisme, sont spécifiquement dirigées contre un pathogène donné, comme un virus ou une bactérie, pour le neutraliser.
Donner à un patient le plasma et donc les anticorps de patients guéris, spécifiques au coronavirus, pourrait donc aider son système immunitaire à s’en débarrasser.
Premiers résultats encourageants
Cette technique a déjà fait ses preuves contre d’autres virus comme le SRAS ou Ebola. Contre le coronavirus, des médecins des hôpitaux chinois de Shenzhen ont publié le 27 mars dans le JAMA des premiers résultats encourageants sur un petit groupe de patients.
Aux Etats-Unis, la FDA (l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments) a autorisé le test du traitement par plasma de convalescent. L’hôpital Irving de l’université Columbia travaille par exemple à déterminer le moment où le plasma de convalescent contient le plus d’anticorps, pour que cette technique soit la plus efficace possible.
On pense que "dans les sept à 14 jours après le début d'une infection, les gens développent une réaction immunitaire et finissent par fabriquer de grandes quantités d'anticorps. Mais on ne sait pas exactement quand survient le pic de fabrication", explique à l’AFP un spécialiste de cet hôpital, le docteur Steven Spitalnik. Certaines données suggèrent que le pic survient environ 28 jours après l'infection, et il espère que leurs recherches fourniront une image plus précise. Car chaque don de plasma pourrait "potentiellement sauver trois ou quatre vies", espère son collègue le docteur Eldad Hod.