Evaluez votre risque d'être infecté par la covid en fonction de votre lieu d'habitation
Des chercheurs ont développé une méthode pour calculer en temps réel le risque qu’une personne ait le covid dans un groupe d'au moins 10 personnes, selon son lieu de vie. En France, le Sud-Est affiche les plus hauts risques.
Dans un groupe de 10, quel est le risque qu’une personne ait la covid, selon qu’il se trouve à Paris, à Marseille, ou à Washington ? Des chercheurs de l’université américaine Georgia Tech ont développé un site qui donne cette information pour plusieurs pays d’Europe, dont la France, et pour les États-Unis.
Leur méthodologie s’appuie sur des données publiées en temps réel et vient d’être validée le 9 novembre avec une publication dans la prestigieuse revue Nature.
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Deux hypothèses de calcul
Plus précisément, les chercheurs calculent le risque en fonction du nombre officiel de nouveaux cas rapportés chaque jour dans un lieu donné, par comté aux États-Unis, ou par département en France.
Le modèle prend aussi en compte le fait que le nombre réel de contaminations est supérieur de cinq à 10 fois au nombre de tests positifs, et l'utilisateur peut calculer le risque en fonction de ces deux hypothèses.
La Savoie et la Loire les plus à risque
Avec les données connues au 9 novembre, si vous vous réunissez à 10 à Paris, vous aurez par exemple entre 18 et 32% de risque de compter au moins un cas de covid parmi les personnes réunies, selon les deux hypothèses.
Ce chiffre oscille entre 26 et 45% dans les Bouches-du-Rhône, entre 32 et 54% dans le Nord, entre 13 et 24% en Gironde et atteint des sommets dans la Loire (47 ou 73%) et en Savoie (48 ou 75%).
Risques élevés en Suisse, moindres à Madrid
En Europe, les cantons suisses de Vaud et de Fribourg sont parmi les plus touchés, avec respectivement jusqu’à 78% et 90% de risque.
Le risque maximal à Madrid est de 17%, de 66% à Milan et de 18% dans le centre de Londres.
Et aux Etats-Unis ? Washington dans le comté de Columbia affiche un risque de 10 ou 18% selon les hypothèses quand certains comtés du centre du pays, comme le comté de Norton au nord du Kansas atteint 99% dans l’hypothèse la plus optimiste.
Presque 100% de risque dans un groupe de 100
Ces chiffres augmentent bien sûr si le nombre de participants augmente jusqu’à 25, 50, 100 ou même 5.000. Mais inutile d’aller aussi loin puisqu’à l'heure actuelle, dans la majorité des départements français, la probabilité de compter au moins un cas positif frôle les 100% quand 100 personnes sont réunies, dans les deux hypothèses.
"Remettre en question" les regroupements
Ce modèle présente toutefois quelques limites. Le site suppose notamment qu'une personne reste positive pendant 10 jours, indique son créateur Joshua Weitz à l'AFP. En réalité, des chercheurs estiment qu'une personne est très contagieuse pendant cinq à six jours, et que le reste du temps elle est peu voire pas contagieuse.
Le modèle ne prend pas non plus en compte qu'une personne infectée est plus susceptible de rester chez elle après l'apparition des symptômes. Mais il note que la moitié des contaminations viennent de gens qui n'ont pas ou peu de symptômes ou ignorent qu'ils sont infectés, selon des études.
Malgré ces limites, "nous espérons que ces informations conduiront les gens à ne pas organiser ou à remettre en question leur participation à de grands événements, ainsi qu'à un renforcement du port du masque", appuie Joshua Weitz.
Cet outil pourrait notamment être bien utile à l'approche des fêtes de Thanksgiving fin novembre aux États-Unis et de celles de Noël partout dans le monde.