Ile-de-France et Grand-Est : moins de 10% de la population infectée par le coronavirus
Dans les deux régions françaises les plus touchées par l’épidémie, seuls 10% de la population ont contracté le Covid-19 au 11 mai, selon l’Institut Pasteur. Un chiffre qui tombe à moins de 5% à l’échelle du pays.
Combien de personnes ont été touchées par le coronavirus en France ? Alors que le pays vient de franchir la barre des 27.000 morts, l’Institut Pasteur publie le 13 mai ses estimations dans la revue Science. Selon ces scientifiques, 4,4% (avec une marge d'incertitude entre 2,8 à 7,2), soit 2,8 millions de personnes avaient été contaminées par le SARS-CoV-2 au 11 mai.
La faible part de population infectée est due au confinement lui-même, relève l'étude, selon laquelle le nombre moyen de personnes infectées par un cas, ce que les scientifiques appellent le R0, est passé de 2,9 au niveau national avant le confinement à 0,67 à la fin.
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3,6% des contaminés ont été hospitalisés
Des chiffres équivalents à ce que prévoyaient leurs estimations publiées fin avril. Celles-ci estimaient qu’au 11 mai, 5,7% (marge d'incertitude entre 3 et 10%) soit 3,7 millions de personnes auraient contracté le Covid-19. "Ce sont surtout les intervalles d'incertitude qui comptent: on était entre 3 et 10%, on est aujourd'hui entre 3 et 7%. Sur un plan purement épidémiologique cette variation ne change rien, on reste dans le même ordre de grandeur", a expliqué à l'AFP Simon Cauchemez, de l'Institut Pasteur.
L'étude estime d'autre part que 3,6% des personnes infectées ont été hospitalisées et 0,7% sont mortes avec des écarts très importants selon les âges (de 0,001% pour les moins de 20 ans à 10,1% pour les plus de 80 ans).
9,9% d’infectés en Île-de-France
Qu’en est-il dans les régions les plus touchées par l’épidémie ? Selon l’Institut Pasteur, en Île-de-France et dans le Grand Est, moins de 10% de la population a été infectée par le nouveau coronavirus.
Plus précisément, en Île-de-France : 9,9%(marge de 6,6 à 15,7%) des habitants auraient été contaminés au 11 mai. En région Grand Est, ce chiffre serait de 9,1% (marge 6,0 à 14,6%).
Des chiffres bien loin de l’immunité collective
Dans ces deux régions les plus affectées comme dans les autres régions, le chiffre est en tout cas très loin d'un niveau suffisant pour atteindre une immunité collective permettant d'éviter une deuxième vague sans mesures de contrôle de l'épidémie. "Il faudrait qu'environ 65% de la population soit immunisée pour que l'épidémie soit contrôlée par l'immunité seule", précisent les auteurs.
"Nos résultats suggèrent donc fortement que, sans vaccin, l'immunité de groupe seule sera insuffisante pour éviter une deuxième vague à la fin du confinement", insistent-ils. "Des mesures de contrôle efficaces permettant de limiter le risque de transmission doivent être maintenues au delà du 11 mai pour éviter un rebond de l'épidémie".
Car "toutes les données disponibles, toutes les études publiées suggèrent qu’une reprise de l'épidémie est probable en l’absence de mesures de contrôle", insiste Simon Cauchemez
Prochaine étape : affiner encore ces chiffres grâce à "davantage de données sérologiques pour pouvoir mieux calibrer nos modèles", espère enfin le spécialiste.