L’épidémie de coronavirus, une perte de chance pour les malades du cancer
Chaque année, 40 000 nouveaux cas sont diagnostiqués et 150 000 personnes en meurt. Le cancer reste la première cause de mortalité prématurée en France. Aujourd’hui, la prise en charge de ces patients fragiles est impactée car les hôpitaux sont engagés en priorité dans la lutte contre l’épidémie.
En temps normal, face au cancer, les équipes médicales essaient de traiter ou opérer la tumeur le plus vite possible. Mais avec l’épidémie de Covid-19, certaines opérations sont reportées, comme celle d’Olivier Perrin, qui attend pour se faire retirer une tumeur au poumon. "C'est le ciel qui vous tombe sur la tête ! En tant que patient, quand vous savez que le compte à rebours décompte, c’est difficile (…) Si on retire la tumeur, en principe, le cancer serait guéri. Plus on attend, plus il évolue, plus la dissémination risque de se faire."
Mais l’objectif de ce report est d’éviter à tout prix une infection au Covid-19 chez ces patients fragiles. "Aujourd’hui, si un patient présente une complication suite à une chirurgie pulmonaire, on risque d’avoir des difficultés immédiates à les prendre en charge", confirme le professeur Nicolas Girard, pneumo-oncologue à l’Institut Curie.
Une politique différente pour les cancers plus avancés
Pour les patients atteints d’un cancer de stade avancé, les traitements comme la radiothérapie, la chimiothérapie ou l'immunothérapie sont maintenus. La chirurgie lourde qui nécessite une réanimation post-opératoire est, elle aussi, réservée aux cas les plus graves. "ll y a encore des interventions chirurgicales lourdes et urgentes. Ma collègue qui s’occupe des sarcomes a opéré, par exemple,hier, une femme de 20 ans environ. On savait très bien que si on ne l’opérait pas dans les quelques jours qui venaient, elle risquait de décéder de cette évolution", affirme le Professeur Pierre Fumoleau, directeur général de l’Institut Curie en Île-de-France.
Toutes les précautions sont prises pour pratiquer ces opérations. Partout en France, des centres spécialisés gardent des blocs opératoires et des salles de réanimation dédiés au cancer. Ils opèrent même des patients venus d’autres hôpitaux, débordés par le Covid-19. Mais si un patient développe un cancer pendant l’épidémie, les cancérologues le rappellent, il faut faire le diagnostic au plus vite. Pour plus d'informations, rendez-vous sur :