Malades du Covid en fin de vie : des visites bientôt généralisées dans les Ehpad
Dans son allocution d’hier, le président a annoncé la mise en place de visites dans les Ehpad et les hôpitaux auprès des malades en fin de vie touchés par le coronavirus, afin de pouvoir leur dire au revoir. A ce jour, 5 379 résidents sont morts sur le territoire.
Dans les Ehpad comme dans les unités Covid, la priorité reste la lutte contre le virus. C’est pour cette raison que les visites sont interdites. Mais jusqu’à présent, certains établissements proposaient une dérogation pour les patients en fin de vie : une visite rapide d’un proche, en prenant toutes les précautions nécessaires. "Il y a d'abord une prise de température à l’entrée. Ensuite les gens mettent un masque, se lavent les mains. Et on ne les fait entrer que s'ils ont moins de 37,8 de température et s’il n’y pas de toux, ni de symptômes évoquant le Covid", précise le professeur Hubert Blain, gérontologue au CHU de Montpellier.
Pour que ces visites se généralisent, encore faut-il que les établissements, et notamment les Ehpad, aient le personnel et le matériel nécessaire. "A part les masques qui commencent à arriver, pour ce qui est des charlottes, surblouses et matériels, donner ça aux familles, ça veut dire prendre à un soignant", s’insurge Nathalie Maubourguet, présidente de la Fédération Française des Associations de Médecins Coordonnateurs en Ehpad .
Des visites possibles seulement pour les personnes en fin de vie
Les résidents en fin de vie restent minoritaires et donc ce type de visites, également. Après des semaines de confinement, c’est l’état de tous les résidents qui inquiète Romain Gisolme, président de l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées. "Je pense à des personnes qui développent des syndromes dépressifs, à des personnes qui développent des troubles du comportement. Nous pouvons faire en sorte que des adaptations dans le confinement soient mises en place pour ces personnes, pour permettre une meilleure qualité relationnelle et de ce fait, un meilleur-être psychologique pour les semaines à venir."
L’association demande le retour en urgence des kinésithérapeutes, animateurs, bénévoles et psychologues auprès des résidents, avec toutes les précautions nécessaires.