Comprendre les tests antigéniques en quatre questions
Plus rapides que les tests PCR, les tests antigéniques sont autorisés depuis le 26 octobre pour dépister la Covid.
Depuis le début de la crise sanitaire, les laboratoires procèdent à des tests PCR sans discontinuer. Toutefois, il faut souvent attendre plusieurs jours pour obtenir leur résultat, 48h en moyenne. C’est pourquoi l’alternative des tests antigéniques, beaucoup plus rapides, peut à la fois soulager les laboratoires et constituer un véritable outil de lutte contre l’épidémie.
Qui peut les pratiquer ?
Depuis le 26 octobre, les pharmacies sont autorisées à réaliser ce test, comme les infirmières et les médecins généralistes. Toutefois, selon plusieurs syndicats de professionnels de santé, il n’est pas encore possible de tester la population en masse.
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"Nous avons du mal à nous approvisionner en tests", décrit Catherine Kirnidis. Selon cette présidente du Syndicat National des Infirmières et Infirmiers libéraux (SNIIL), cela s'explique facilement : les pharmaciens ont également des difficultés à s’approvisionner eux-mêmes.
Jacques Battistoni, président du syndicat MG France, rapporte également des difficultés pour les médecins généralistes : "Certains disent qu’ils ont du mal à se procurer des tests, d’autres en trouvent plus facilement."
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Quand seront-ils disponibles ?
"Les tests antigéniques auront une place au moment de la sortie du confinement", donc le 1er décembre, selon M Battistoni. Gilles Bonnefond, président de l’Union Syndicale des Pharmaciens d’Officine (USPO) , affirme même que "Déjà 40% des pharmacies sont approvisionnées et 90% des pharmacies françaises devraient l'être d’ici la semaine prochaine", soit celle du 16 novembre.
Toutefois, "Ce test est compliqué à organiser au milieu des consultations d'un médecin généraliste" pour Jacques Battistoni. Selon Catherine Kirnidis, les cabinets d’infirmières sont mieux adaptés : "Tous les cabinets d’infirmière ne peuvent pas forcément, mais les normes permettent de tester plus facilement."
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Où les pratiquer ?
Mais même si les cabinets d’infirmières paraissent adaptés pour réaliser ces tests, tous nos interlocuteurs soutiennent que la stratégie la plus efficace sera la coopération entre tous les soignants. Jacques Battistoni parle de centres de dépistage en cours d'élaboration : "C’est une initiative des professionnels libéraux sur le terrain. Ils se connaissent et s’organisent, ils établissent des roulements et trouvent un local."
"Il y a des centres de dépistage qui sont à l’initiative d’infirmières, un peu partout", renchérit Catherine Kirnidis. "Les infirmières sont très largement réparties sur le territoire, il n’y a pas de désert infirmier. Elles sollicitent la mairie, qui met à disposition une salle. Des centres Covid de la première vague ont pu être réactivés en centre de dépistage."
Gilles Bonnefond lui aussi vante la coopération interprofessionnelle. "Cela permet de ne pas désorganiser le cabinet médical ou la pharmacie." En effet, si deux soignants s’associent, l’un pour prélever le test et l’autre pour entrer le résultat dans la base de données des autorités, ils économisent à la fois du temps et des équipements de protection.
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Que peut-on espérer de ces tests ?
"Ils vont permettre de tranquilliser tout le monde", affirme Catherine Kirnidis. "On espère pouvoir dépister à grande échelle et pouvoir isoler rapidement les cas positifs, pour faciliter le déconfinement. L’objectif, c’est de faire en sorte que les personnes positives s’isolent le plus vite possible pour freiner la pandémie."
"Ces tests pourraient permettre de déconfiner beaucoup plus vite, car les personnes contaminées pourraient rester confinées et les personnes négatives pourraient sortir, tout en continuant à respecter les gestes barrière bien sûr", imagine Gilles Bonnefond. "Je trouve que cela va très vite et je note de la part des libéraux une mobilisation très forte. Cela faisait longtemps que je n’avais pas connu ça."