Les infirmiers libéraux peinent à s’approvisionner en matériel médical
Avec la reprise de l’épidémie, les infirmiers libéraux ont de plus en plus de mal à s’approvisionner en gants, gel hydroalcoolique et autre matériel de protection.
Karine Cordier est infirmière libérale dans la Sarthe, un département classé rouge en raison de la forte circulation du virus. Et, ce contexte épidémiologique pèse sur son quotidien. “Les journées sont un peu rallongées car on prend encore plus de précautions qu’avant. On voit quand même beaucoup de gens fragiles. Il ne faudrait pas qu’ils soient en contact avec ce virus.”
Des gants difficiles à trouver
Avec 55 à 60 visites par jour, elle a besoin de beaucoup d’équipements de protection. Mais à l’exception des masques, le matériel commence à se faire rare. “Les gants, on court un peu après en ce moment. Donc, on essaie de s’approvisionner comme on peut mais c’est vrai que c’est difficile. Là, j’ai eu quelques boîtes mais la taille est limite. On est un peu plus gêné mais bon.”
Karine arrive au domicile d’une patiente diabétique. Cette fois-ci, elle n’a pas le choix. Elle devra faire sans gants. L'infirmière se contente de gel hydroalcoolique. “Dans le contexte épidémique, les gants seraient nécessaires pour éviter le risque de contamination. Et du coup, il faut absolument qu’on limite utilisation de gants à des choses essentielles. Des soins bien particuliers avec des sécrétions qui pourraient nous mettre en danger.”
"comme le citoyen moyen"
Stéphanie Vilain est coordinatrice COVID pour les infirmiers libéraux de la Sarthe. Elle explique : “aujourd’hui, les infirmières libérales s’approvisionnent comme le citoyen moyen. Moins bien d’ailleurs que le chef d’entreprise qui équiperait son équipe agroalimentaire. Qui elle d’ailleurs a sa plateforme de sa centrale d’achat. Nous, on est une profession libérale, qui n’a pas de réseau d’approvisionnement formalisé”.
Alors, en attendant, les infirmières libérales font comme elles peuvent. Elles cherchent sur Internet, écument les pharmacies. Et les prix augmentent. Par exemple, une boîte de gants coûte désormais 10 euros, contre 4,80 euros avant la crise sanitaire.
Pas d’approvisionnement centralisé
Selon Stéphanie Vilain, la coordinatrice COVID pour les infirmiers libéraux de la Sarthe, le matériel “qu’on trouve, c’est extrêmement cher. Et comme on ne peut pas le répercuter sur nos prix qui sont des tarifs conventionnés. Et bien aujourd’hui on n’arrive pas à s’équiper et si on y arrivait, on finirait probablement par travailler à perte. Donc on est inquiet”.
Les infirmières et infirmiers libéraux demandent donc un plafonnement du prix des équipements de protection. Ils souhaiteraient aussi bénéficier d’une plateforme d’approvisionnement centralisée, comme celle qu’utilisent les laboratoires de biologie médicale.