Face à l'épidémie de rougeole, New York rend la vaccination obligatoire
Le maire de New York rend obligatoire le vaccin contre la rougeole dans les quartiers de la ville touchés par une résurgence de cette maladie. Les contrevenants s’exposeront à des amendes et à des poursuites pénales.
L’état d’urgence sanitaire est déclaré dans ce quartier de New York. Le maire de la ville, Bill de Blasio, a ordonné le 9 avril 2019 que les habitants non vaccinés de Williamsburg, à Brooklyn, soient contraints de recevoir le vaccin contre la rougeole. Tous les individus "ayant pu être exposés à la rougeole" devront être vaccinés, sous peine de poursuites pénales et d'une amende de 1.000 dollars (environ 890 euros).
Le but : tenter d’endiguer une résurgence de la maladie. Depuis le mois d’octobre 2018, 285 cas de rougeole ont en effet été enregistrés à New York alors que la maladie avait quasiment disparu aux Etats-Unis, avec seulement 86 malades dans l'ensemble du pays en 2016 dont deux à New York, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains (CDC).
La communauté juive impliquée dans la résurgence
Cette résurgence observée dans de nombreux pays occidentaux est directement liée à la montée des mouvements anti-vaccination. Ceux-ci sont particulièrement présents dans les communautés religieuses, comme la communauté juive orthodoxe à New York, même si ni les textes religieux, ni les autorités juives de New York ne déconseillent pas la vaccination.
Jusqu'ici, l'Etat de New York obligeait à une série de vaccinations pour intégrer le système scolaire mais accordait des exemptions pour motifs religieux.
Désormais, les garderies destinées à la communauté juive orthodoxe ainsi que les yeshivas, écoles talmudiques, qui accepteraient des enfants non vaccinés seraient passibles de poursuites pénales et même de fermeture administrative.
A lire aussi : Vaccination : des mouvements religieux à l'origine de la méfiance anti-vaccins
Vacciner pour se protéger et protéger les autres
"Il était temps de passer à une approche plus musclée", a estimé Bill de Blasio précisant que le vaccin serait disponible gratuitement pour les familles n'ayant pas les moyens de payer. Il a par ailleurs assuré que le situation pouvait "être résolue rapidement" et qu’il était possible de "mettre un terme" à l’épidémie.
Herminia Palacio, maire adjointe chargée de la santé et médecin, a ajouté : "Quand vous choisissez de ne pas faire vacciner votre enfant, ayez en tête que vous faites aussi ce choix pour les gens qui gravitent autour de lui." En effet, le vaccin permet de protéger à la fois la personne qui le reçoit et les personnes qu’elle côtoie et en particulier celles qui souffrent de maladies chroniques et qui ne peuvent pas elles-mêmes se faire vacciner.
"En tant que père, je sais à quel point les parents souhaitent que leurs enfants soient en sécurité et en bonne santé. Ne prenez pas ce risque. Si votre enfant n’est pas vacciné contre la rougeole, faites-le vacciner aujourd’hui. NYCHealthy (Autorités sanitaires de la ville de New York, ndlr) est prêt à fournir une vaccination gratuite."
La municipalité a également rappelé que la rougeole était une maladie très contagieuse, pour laquelle il n'existait pas de traitement curatif et qui pouvait provoquer des complications médicales, voire même la mort. Pour justifier le refus des vaccins, le mouvement "anti-vax" évoque souvent le crainte d’une augmentation du risque d’autisme, alors que ce risque ne s’appuie sur aucune preuve et que toutes les études scientifiques sur le sujet ont montré qu’il n’existait aucun lien entre les deux. "Il n’y a pas de place pour la désinformation quand il s’agit de protéger nos enfants. Les vaccins sont sûrs et efficaces. Ils fonctionnent" a d’ailleurs rappelé Bill de Blasio.
A lire aussi : Non, le vaccin contre la rougeole ne cause pas l'autisme
Les autorités de Rockland, un comté situé au nord de New York devenu un autre foyer majeur de rougeole, avaient annoncé le 26 mars dernier interdire écoles et lieux publics aux mineurs non vaccinés. Mais un juge a suspendu cette interdiction le 5 avril, après avoir été saisi par une dizaine de parents d'une école du comté.