VIH : les effets secondaires des traitements
Les trithérapies permettent aujourd'hui de vivre avec le VIH et d'envisager cette maladie comme chronique et non plus comme une maladie mortelle. Mais les effets secondaires sont encore nombreux.
Mieux connues et mieux tolérées que les premiers traitements, les molécules des traitements utilisés aujourd'hui contre le VIH comportent toujours des effets secondaires à court terme mais aussi à plus long terme. Ces médicaments sont puissants et peuvent par exemple entraîner des pathologies plus importantes après plusieurs années.
Le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH)
Le VIH, virus de l'immunodéficience humaine, fait partie des rétrovirus. Cela signifie qu'à l'intérieur, le matériel génétique n'est pas de l'ADN mais de l'ARN (une forme simplifiée comportant un seul brin et non une double hélice comme l'ADN). Ce type de virus renferme aussi des enzymes. Ces enzymes vont permettre au virus d'infecter les cellules du corps humain.
Comment se passe cette infection concrètement ? Une fois dans l'organisme, le virus cible nos cellules de défense (celles qui nous protègent des maladies) : les lymphocytes et les macrophages. Ces cellules présentent à leur surface des récepteurs que reconnaît le virus du sida et sur lesquels il va se fixer. Son matériel génétique pénètre alors à l'intérieur de la cellule et s'intègre à l'ADN de la cellule infectée. Dès lors, le virus va se multiplier dans la cellule qui l'abrite. Il détourne les enzymes de la cellule infectée pour produire de nouveaux virus.
Une fois libérés dans l'organisme, ces virus vont infecter d'autres lymphocytes et ainsi de suite. Le nombre des cellules immunitaires chute et le système de défense s'affaiblit. Le corps devient immunodéficient : incapable de se défendre contre les infections.
Depuis 1996, on associe trois médicaments pour lutter contre le VIH : c'est la trithérapie. Des "anti-rétroviraux" qui agissent à différentes étapes de l'infection. Un premier type de médicament empêche le virus d'entrer dans la cellule en bloquant le récepteur du lymphocyte. Un deuxième médicament empêche que le matériel génétique du virus puisse s'intégrer à celui de la cellule. Un troisième agit sur l'étape d'assemblage des nouveaux virus pour les empêcher d'aller infecter d'autres cellules.
VIH : l'alimentation des personnes séropositives
Les antirétroviraux bloquent le virus mais peuvent aussi dérégler le métabolisme des malades. Ils ont un très fort risque d'augmentation du diabète et du cholestérol. Seule solution : suivre un régime équilibré.
Nausées, diarrhée, perte d'appétit... tels étaient les effets indésirables des premières trithérapies qui ont longtemps perturbé la vie des malades du sida. Même si les nouveaux antirétroviraux sont moins agressifs, pris à long terme, ils perturbent quand même l'organisme.
Les malades du sida peuvent désormais manger normalement mais ils doivent veiller à avoir une alimentation équilibrée. Cholestérol, diabète, problèmes cardiovasculaires… c'est ce que l'on appelle les troubles métaboliques. Pour informer les personnes séropositives de ces risques, des associations organisent régulièrement des ateliers nutrition. "Nous conseillons aux malades de faire attention à leur poids, d'avoir un poids de forme stable, de perdre du poids s'ils en ont besoin, de manger équilibré et de choisir les bonnes graisses en évitant les graisses saturées d'origine animale du type viandes, charcuteries, fromages… Il faut privilégier les graisses végétales du type huile de colza, de noix, d'olive… et les poissons gras", explique Anne Laroue, diététicienne à l'hôpital Hôtel-Dieu. Ces conseils permettront de mieux vieillir avec la maladie.
Les ateliers sont aussi l'occasion d'aborder des problèmes à plus court terme comme le problème de la diarrhée due au traitement. Pour éviter la diarrhée, il est conseillé de limiter les apports en fibres. Il faut donc diminuer les céréales complètes, les fruits crus, les légumes crus et opter plutôt pour les fruits cuits, les légumes cuits, compotes, les potages… en quantité raisonnable.
Pour les malades du sida, l'alimentation est donc essentielle pour maintenir une bonne qualité de vie. Seulement en France, plus d'un tiers des séropositifs vit sous le seuil de pauvreté. Pas facile donc de bien se nourrir avec moins de 900 euros par mois.
VIH : quand les traitements modifient l'apparence physique
Un visage émacié, un ventre rond, sont des effets secondaires des premiers traitements du VIH qui entraînent une répartition des graisses différente dans le corps. Indirectement, ces effets indésirables signent la maladie. Une maladie qui doit encore être tue par peur de discrimination.
Si les traitements antirétroviraux sauvent la vie de nombreuses personnes séropositives, ils laissent souvent des traces. Leur silhouette change et les patients peuvent souffrir de lipodystrophies, comme la lipohypertrophie qui correspond à la prise de graisse au niveau abdominal, au niveau des épaules, du cou, du dos… Près de 30% des patients sont atteints par des manifestations de ce genre.
Ces accumulations de tissus graisseux peuvent provoquer d'autres maladies. "Les lipodystrophies peuvent être dangereuses pour la santé parce qu'elles vont donner un risque vasculaire avec un risque d'hypertension, avec un risque cardiaque…", explique le Dr Myriame Kirstetter, médecin généraliste spécialiste du sida. L'unique solution est alors de s'astreindre à un régime très strict. Des lipoaspirations pourraient diminuer les anomalies. Mais ces chirurgies sont souvent jugées trop lourdes et trop coûteuses par les patients.
Si les traitements entraînent une accumulation des graisses dans certaines parties du corps, en contrepartie ils provoquent une fonte graisseuse au niveau des membres et du visage. La lipoatrophie des joues correspond à la fonte des boules de Bichat qui se situent sous l'os malaire. Ce symptôme est très typique des malades du VIH. Pour corriger la lipoatrophie, le médecin utilise un produit de comblement classique en médecine esthétique : l'acide hyaluronique. Aujourd'hui les nouveaux acides hyaluroniques durent de 18 à 24 mois, ils sont très intéressants car ils donnent un effet très naturel. Toutefois ce traitement coûteux n'est pas remboursé.
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Questions/réponses :
- Est-ce le VIH ou son traitement qui provoque les troubles neurocognitifs ?
- La trithérapie d'urgence a-t-elle des effets secondaires ?
- Traiter les séropositifs par intermittence permettrait-il de réduire les effets secondaires ?
- Un état dépressif et la baisse de la libido sont-ils des effets secondaires du traitement du VIH ?
- Comment gérer la fatigue induite par le traitement du VIH ?
- Les effets secondaires peuvent-ils être un motif d'arrêt du traitement ?
- Les antirétroviraux entraînent-ils un risque de cancer à long terme ?
Ailleurs sur le web
- Sida Info Service
Appel confidentiel, anonyme et gratuit : 0 800 840 800
- AIDES
Association de lutte contre le VIH-sida et les hépatites.
- VIH.org
Site interassociatif français de lutte contre le Sida.