Lutte contre l'obésité : un enjeu de santé publique
En France, sept millions de personnes sont obèses, dont près d'un enfant sur six. La Journée européenne de l'obésité, qui a lieu ce vendredi 18 mai 2018, vont tenter de sensibiliser sur les solutions existantes. Claude Canale, vice-présidente du Collectif national des associations d'obèses, était l'invitée du Magazine de la santé pour en parler.
- Votre collectif a réalisé un spot vidéo intitulé "Ensemble changeons le rythme face à l'obésité". Il essuie des critiques, notamment de la part de l'ONG Foodwatch qui la considère culpabilisante. Selon elle, il ne suffit pas de bouger pour vaincre l'obésité. Qu'en pensez-vous ?
Claude Canale, vice-présidente du Collectif national des associations d'obèses : "La problématique de l'obésité est en effet beaucoup plus large que cela. Elle ne tient pas seulement à l'alimentation et à l'activité physique. Ce n'est pas parce qu'on reste assis dans son fauteuil que l'on va grossir plus que quelqu'un qui bouge plus. C'est une maladie, et non un état de fait. Il faut vraiment faire passer ce message."
- On dit souvent que les régimes ne sont pas efficaces sur le long terme. Quelles sont les solutions existantes reconnues pour lutter contre l'obésité ?
Claude Canale : "Les régimes restrictifs ne fonctionnent pas, c'est sûr. Il existe effectivement d'autres solutions. Il faut se prendre en charge et faire des bilans initiaux pour savoir d'où vient la problématique de prise de poids. Il faut voir un médecin, un psychologue. La Haute Autorité de Santé (HAS) a conçu avec des professionnels de santé, des parcours de soin très bien fléchés et cadrés."
- Selon une prédiction de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), en 2030, près d'un Français sur quatre sera obèse. Pourquoi est-il important de mieux sensibiliser sur les risques de l'obésité ?
Claude Canale : "Aujourd'hui, c'est la Journée européenne de l'obésité. Elle est destinée au grand public pour prévenir la maladie, pour informer. L'obésité est un danger : on peut en mourir, et cela, il faut en prendre conscience. Il faut prendre en charge la maladie dès le plus jeune âge."
- N'y a-t-il pas aussi un travail à réaliser avec les industriels de l'agroalimentaire ?
Claude Canale : "Le travail est commencé. La Commission nationale de l'alimentation a été créée il y a peu de temps. Des campagnes sur le nutri-Score sont aussi télévisées. Il faut travailler main dans la main avec l'industrie agroalimentaire pour éradiquer cette maladie."