Une paralysie à couper le souffle
Il faut de l'air pour respirer, cela parait évident ! Il n'y a pourtant pas que ça, on oublie souvent qu'il faut un diaphragme. Pour la grande majorité d'entre nous, il fonctionne si bien que l'on respire sans réfléchir. Mais pour certains, il arrive que ce muscle ne fonctionne plus. C'est ce que l'on appelle une paralysie respiratoire centrale.
Qu'est-ce qu'une paralysie respiratoire ?
La paralysie respiratoire centrale, maladie très méconnue, ne concerne qu'une cinquantaine de patients chaque année en France. La plupart est tétraplégiques ou souffre d'une maladie neurologique. Chez eux, le diaphragme est intact mais il ne fonctionne plus.
Le diaphragme est un muscle plat en forme de voute. En se contractant, il fait gonfler la cage thoracique et entraîne alors une entrée d'air. La contraction est commandée par le tronc cérébral.
Plusieurs nerfs partent du tronc cérébral, parmi eux le nerf phrénique. Quand ce nerf est sectionné, il ne peut plus fonctionner, le diaphragme ne reçoit plus les ordres pour se contracter, la personne ne peut plus respirer…
C'est le cas de certains tétraplégiques par exemple qui ne peuvent donc respirer que grâce à un ventilateur, une machine externe reliée au patient via une trachéotomie, c'est-à-dire un orifice situé dans la trachée, et qui insuffle de l'air 24 heures sur 24.
Une autre technique consiste à stimuler le diaphragme en implantant des électrodes sur le nerf phrénique. Au lieu d'avoir un ventilateur, les patients repartent avec un boitier externe beaucoup moins volumineux, qui leur envoie en fait des impulsions électriques. C'est ce que l'on appelle la stimulation phrénique implantée.
Des électrodes à la place d'un ventilateur
Grâce à la stimulation phrénique implantée, la qualité de vie des patients est bien meilleure. Fabien est un des tous premiers patients à avoir bénéficié de la stimulation phrénique. Il est devenu tétraplégique il y a 9 ans, à la suite d'un accident de rugby.
Comme Fabien, 30 patients ont bénéficié de la stimulation phrénique depuis 10 ans. Cette intervention se pratique pour l'instant à Paris uniquement.
Une opération sur critères très spécifiques
La stimulation phrénique était pratiquée jusque-là dans le cadre d'un protocole de recherche. Mais la Haute Autorité de Santé, la HAS, vient de la reconnaître officiellement. L'intervention sera même remboursée par la Sécurité sociale.
Même si cette opération représente une avancée pour les malades, seule une petite minorité d'entre eux pourront en bénéficier. En effet, les malades sont sélectionnés selon des critères très spécifiques.
A terme, les hôpitaux de trois autres grandes villes pourront aussi la proposer à leurs patients.
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