Grippe saisonnière : près de 14.000 décès cet hiver
L'épidémie de grippe, survenue cet hiver, a entraîné près de 14.400 décès, selon Santé publique France. En cause : une couverture vaccinale insuffisante et un vaccin faiblement efficace chez les personnes à risque.
Selon l’agence Santé publique France, pas loin de 14.400 décès seraient attribuables à l'épidémie de grippe saisonnière survenue cet hiver. Rapporté à la surmortalité totale observée pendant cette période (21.200 décès, toutes causes confondues), cela porte à 70% l'excès de mortalité en lien avec la grippe.
Des chiffres supérieurs à ceux de l'hiver 2014-2015 pour la mortalité toutes causes confondues (18.300 décès), mais "comparables" pour les décès attribuables à la grippe pendant cette même période (14.490 décès, dont 13.011 chez les plus de 75 ans), note Santé publique France.
En 2014-2015, comme en 2016-2017, c'est le virus A/H3N2 qui a prédominé, les personnes fragiles étant particulièrement vulnérables face à cette souche virale.
Les plus de 65 ans particulièrement touchés
Cet hiver, l'épidémie a débuté précocement (en décembre en métropole) et s'est étendue sur dix semaines. Elle a entraîné un "nombre d'hospitalisations pour grippe qui a doublé chez les 65-74 ans et triplé chez les 75 ans et plus", en comparaison avec l'épidémie d'il y a deux ans. Et "91% des décès attribuables à la grippe sont survenus chez les personnes âgées de plus de 75 ans, soit 13.136 décès". Chez les 75 ans et plus, le nombre d'hospitalisations pour grippe est le plus élevé depuis l'épidémie saisonnière de 2010-2011. Des chiffres en lien avec "la faible efficacité du vaccin", relève l'agence.
La couverture vaccinale des personnes à risque (présentant certaines pathologies chroniques et âgées de 65 ans et plus) est estimée à 46% par l'Assurance maladie. Or, selon les résultats préliminaires de l'étude européenne I-Move, l'efficacité vaccinale contre le virus A/H3N1, dont la "circulation" a été "quasi-exclusive", a été "modérée (38%)" en population générale, "faible pour les populations à risque (26%)". Chez les 65 ans et plus, "elle a été estimée à 23%", tandis que l'étude en milieu hospitalier n'a pas mis en évidence d'efficacité du vaccin à ce stade.
La Guyane toujours concernée
Chaque année, l'épidémie de grippe saisonnière touche entre 788.000 et 4,6 millions de personnes. Le nombre de cas n'apparaît pas particulièrement important cet hiver (1,9 million de consultations, en données consolidées). L'hiver dernier, un virus de type B avait prédominé lors de l'épidémie (2,3 millions de consultations) qui n'avait, en revanche, pas entraîné de surmortalité particulière.
L'épidémie est terminée depuis fin janvier en Guadeloupe et fin février en métropole. Elle est en phase décroissante depuis début janvier en Martinique, à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, et toujours en cours, depuis mi-septembre, en Guyane.