BPCO : les fumeurs ne sont pas tous égaux
En février 2017, des chercheurs ont découvert 43 nouvelles variations génétiques associées au risque d'être atteint de BPCO. Cette découverte est une avancée pour les futurs traitements de cette maladie.
"Grâce à ce travail, nous pouvons maintenant mieux prédire qui développera la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), ce qui ouvre la possibilité d'utiliser ces informations dans la prévention", commente le Pr Martin Tobin de l'université de Leicester co-auteur de l'étude parue dans la revue spécialisée Nature Genetics qui a impliqué 350.000 participants de 13 pays.
Cette information génétique peut servir de "guide" pour "les traitements futurs", qu'il s'agisse de "développer de nouveaux médicaments, mais aussi de réutiliser des médicaments déjà testés dans d'autres maladies", souligne-t-il dans un communiqué. La bronchite grave, appelée broncho-pneumopathie chronique obstructive (ou BPCO), principalement liée au tabagisme, sera la troisième cause de décès la plus fréquente dans le monde d'ici 2030, selon le Journal of Global Health.
Globalement, on estime qu'environ 3 millions de décès ont été causés par la maladie en 2015, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Caractérisée par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies respiratoires, cette maladie dévastatrice se manifeste par des toux chroniques, expectorations, essoufflements et peut rendre dépendant des bouteilles d'oxygène. Il n'existe pas de traitement qui permette de guérir de la maladie.
43 nouvelles variations génétiques
Les chercheurs ont décrit 43 nouvelles variations de gènes associées au risque d'être atteint de BPCO. En doublant presque le nombre de variantes génétiques associées à la maladie, ils ont découvert que les personnes du groupe à plus haut risque ont près de quatre fois plus de risque de développer cette bronchite handicapante que celles du groupe présentant le plus bas risque.
Jusqu'à 72 fumeurs sur 100 du groupe génétiquement à haut risque développeront la maladie, note l'Université de Leicester dans un communiqué. Cette "percée" pourrait aider à désamorcer la "bombe à retardement" des maladies pulmonaires graves, pour lesquelles plus d'un milliard de fumeurs dans le monde sont à risque, ajoute-t-elle.
En cessant de fumer au début de l'âge adulte, la BPCO peut être évitée chez cinq personnes sur dix à haut risque. Si fumer est un facteur de risque important, la maladie atteint aussi des non fumeurs et ne frappe pas tous les fumeurs. Cela est largement dû aux différences génétiques individuelles, relève l'Université de Leicester.
La pollution et certains métiers (parmi d'autres, secteur des mines de charbon, de fer et certains travaux du bâtiment, en cas d'exposition à des particules délétères) sont par ailleurs incriminés dans la survenue de la maladie.