BPCO : du sport adapté pour combattre la maladie
En France, chaque année la BPCO est responsable de 100 000 hospitalisations. Des programmes de réhabilitation respiratoire permettent aux patients de reprendre une activité physique et de retarder l’évolution de la maladie.
Mesurer la capacité respiratoire, c’est le passage incontournable pour tous les patients de ce service de réhabilitation respiratoire à l’hôpital René Sabran, dans le Var. Cet examen permet au pneumologue de savoir si la fonction pulmonaire du patient s’est aggravée ou non.
Une destruction des cellules pulmonaires
Frédéric Gantarski est atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) depuis 6 ans. Un soir, à bout de souffle, il s’est écroulé dans sa douche. Il n’a plus que 28% de capacité respiratoire. Sa vie est liée à une bouteille d’oxygène.
"J’ai fumé pendant 40 ans, j’ai détruit les cellules pulmonaires de mes poumons et j’en suis là ... On croit toujours que c’est pour les autres la maladie, on croit toujours qu’il ne vous arrivera rien. Je faisais beaucoup de sport, je pensais éliminer et en réalité je n’éliminais rien, je ne faisais que détruire", commente Frédéric Gantarski, 59 ans
Si la destruction pulmonaire est irréversible, il est cependant possible de préserver le peu qui reste, afin d’améliorer l'état du malade.
"Ce qu’il perd surtout, c’est le groupe musculaire responsable de l’endurance. C'est la dégradation de la qualité musculaire du patient qui est à l’origine de l’aggravation de l’essoufflement, d’où notre travail pour rendre les patients endurants", explique le Dr Rabah Bouzioukh, pneumologue à l'hôpital Renée Sabran à Hyères.
"On se sent serré, oppressé"
Situé face à la mer, cet hôpital au cadre idéal permet aux patients de profiter du grand air et d’apaiser leur crainte d'étouffement.
Ces patients suivent tous un stage d’une vingtaine de séances. Claudette souffre d’une BPCO depuis plus de 10 ans. Chaque pas est pour elle un effort qu’elle apprend à gérer.
"On se sent serré, oppressé voilà c’est ça qui est difficile, vous voyez là par exemple ça monte un peu. J’ai quelques difficultés, si ça monte trop, je vais augmenter mon oxygène et je marche plus lentement", confie Claudette, 74 ans.
Werner lui, âgé de 75 ans, a plutôt envie de se remettre au jardinage. L'ergothérapeute est là pour lui apprendre les bons gestes.
" Tout ce que je peux enseigner en ergothérapie va permettre de faire des choses du quotidien dans les meilleures conditions puisque c’est là l’essentiel. Si on en arrive à être coincé sur un canapé, à ne faire que regarder la télé, la vie a peu de sens", explique Aurélie Charvoz, ergothérapeute à l'hôpital Renée Sabran à Hyères.
Une activité physique adaptée indispensable
Le programme se poursuit avec de la gymnastique adaptée.
" On va favoriser le travail de la cage thoracique et puis celui des membres inférieurs en endurance. Notre but est d’apprendre à être toujours dans un effort confortable, pas douloureux pour avoir envie d’y retourner", confie Céline Surrel, kinésithérapeute à l'hôpital Renée Sabran à Hyères.
Atteinte de BPCO depuis 7 ans alors qu’elle n’a jamais fumé, ces séances aident Jeanne à retrouver le goût du sport. "Ça ne fait que 8 séances mais depuis que je suis arrivée dans le service, j'ai fait des progrès, c’est vrai que c’est énorme. J'avoue que quand je suis à la maison, j’ai du mal à me motiver, je suis toute seule. Rester un petit peu avec vous, ça m’apportera énormément. Ça me fait du bien", confie Jeanne Delbrouck, 66 ans.
Ces stages de réhabilitation respiratoire, comportent une vingtaine de séances. Il est conseillé de poursuivre une activité physique associée à de la kinésithérapie respiratoire.
La BPCO est ainsi responsable de 100 000 hospitalisations par an en France. Tous ne bénéficient pas de cette prise en charge faute de place disponible.