Incontinence urinaire : lever le tabou
Du 21 au 27 mars se déroule la 13ème semaine de la continence urinaire. Organisée par l'Association Française d'Urologie, elle a pour but de libérer la parole sur l'incontinence urinaire, une affection encore taboue.
C'est un mal qui reste honteux pour bien des patients, qui n'osent aborder avec leur médecin les fuites urinaires ou les besoins pressants irrépressibles… Il concerne pourtant trois millions de Français*, pour des raisons aussi variées que les accouchements, la ménopause, les cystites, des malformations de l'appareil urinaire, la sclérose en plaques ou certains médicaments. Dès qu'il y a une gêne, il convient de consulter un médecin. Le généraliste prescrira un bilan urodynamique pour évaluer les troubles et selon la cause, l'urologue proposera un traitement adapté (voir encadré).
Dans tous les cas, des règles de bon sens sont préconisées : la perte de kilos en cas de surpoids, la régularisation du transit (à l'aide de laxatif si besoin) pour soigner la constipation, la prise en charge de la carence hormonale en cas de ménopause, ou d'infections urinaires concomitantes, majorant l'incontinence. Si les troubles ont lieu la nuit, la diminution des boissons à partir de 18 heures sera recommandée.
Le surpoids, facteur de risque de l'incontinence
En 2016, l'Association Française d'Urologie axe sa communication sur le surpoids et l'obésité, qui causent ou aggravent des affections urinaires, dont l'incontinence. Chez une femme obèse dont l'IMC est supérieur à 40, le risque de souffrir de troubles urinaires est multiplié par cinq. Une perte de poids de 10% réduira de 50% les fuites urinaires, détaille le Dr Wagner dans le communiqué de presse de l'AFU.
*Source : interview du Dr Castagnola, urologue, membre de l'Association Française d'Urologie
Les traitements de l'incontinence urinaire
La rééducation périnéale sert à rééduquer la vessie, à l'aide de techniques manuelles, d'électrostimulation, de biofeedback… Un traitement médicamenteux est prescrit en cas d'incontinence liée à une hyperactivité vésicale : la vessie se contracte de façon inadaptée et les anticholinergiques, comme l'oxybutinine, réduisent les contractions.
Des traitements chirurgicaux existent comme la pose de bandelettes (des membranes synthétiques entourant l'uretère), de ballonnets (placés de part et d'autre de l'uretère, au niveau du col vésical, ils compriment l'uretère pour empêcher les fuites) ou en derniers recours de sphincter vésical artificiel.
Autres stratégies thérapeutiques : l'auto-sondage (le sondage fait par le patient), les injections de toxine botulique, ou encore la neurostimulation du nerf sacré.