Infection urinaire : quand faut-il s'inquiéter ?
Toutes les femmes connaissent un jour une infection urinaire. Si elle ne touche pas que la femme, l'infection urinaire est plus fréquente chez les femmes pour des raisons anatomiques. Quels sont les symptômes d'une infection urinaire ? Comment prévenir l'infection urinaire ? Les explications avec le Dr Gérald Kierzek, urgentiste.
En France, près de deux millions de femmes sont chaque année victimes d'infections urinaires récidivantes. Les bactéries qui viennent de l'extérieur, ont un trajet plus court à parcourir chez la femme que chez l'homme.
Ces bactéries colonisent la vessie, on parle alors d'infection urinaire basse ou cystite. Mais ces bactéries peuvent aussi remonter vers le rein, dans ce cas, il s'agit d'une pyélonéphrite.
Les symptômes de l'infection urinaire
La cystite simple se manifeste par de brûlures en urinant, des envies fréquentes d'uriner et parfois une mauvaise odeur ou du sang dans les urines. Les brûlures durant la miction peuvent être douloureuses et la quantité d'urines émise est souvent réduite, ce qui nécessite d'aller aux toilettes plus ssouvent. Mais pas de fièvre, pas de frissons et pas de douleurs dans les reins.
Le diagnostic de l'infection urinaire est confirmé par une bandelette urinaire (positive lorsqu'il y a des nitrites et des leucocytes) et le traitement repose sur les antibiotiques. On vous fera parfois une analyse d'urine appelée ECBU, examen cyto-bactério urologique. Il est important de comprendre qu'il ne faut pas prendre ces infections à la légère et s'automédiquer avec les antibiotiques ! Si l'infection récidive, il faut comprendre pourquoi et faire des analyses complémentaires. Une cystite récidivante peut être provoquée par les rapports sexuels, par un déficit en oestrogènes (à la ménopause mais pas seulement), un résidu d'urines dans la vessie après la miction ou encore une incontinence urinaire.
Quant à la pyélonéphrite, il s'agit des mêmes symptômes d'infection urinaire mais accompagnés de fièvre, de douleurs dans le dos voire de frissons. Le risque est la septicémie, c'est-à-dire la dissémination de la bactérie dans le sang avec un risque vital. On peut mourir d'une pyélonéphrite si elle n'est pas traitée à temps.
Il ne faut donc pas négliger une infection basse avant qu'elle ne remonte. Et en cas de fièvre ou de douleurs dans les reins, il faut un traitement antibiotique en urgence. Parfois même en intraveineux pour commencer.
L'infection urinaire chez les hommes
Les hommes peuvent aussi souffrir d'une infection urinaire mais elle est rare (raisons anatomiques) et souvent plus grave. Elle traduit généralement une infection concomitante de la prostate (prostatite) qu'on ira palper avec le toucher rectal. Le traitement est long, de plusieurs semaines avec des antibiotiques qui doivent pénétrer dans la prostate.
En revanche, il ne faut pas confondre avec l'urétrite (inflammation de l'urètre) qui est fréquente, et qui peut être prévenue en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle ou tout nouveau partenaire. L'inflammation de l'urètre est courante chez les hommes qui contractent une MST (gonorrhée, chlamydiose).
Prévenir les infections urinaires
Le jus de canneberge empêcherait les bactéries d'adhérer aux parois des voies urinaires. Mais les études sont controversées et notamment une des dernières en date qui compile plusieurs études ne recommande pas ces jus ou poudres de canneberge.
En prévention des infections urinaires, il faut :
- Boire suffisamment, et spécialement de l'eau.
- Ne pas retenir trop longtemps son envie d'uriner.
- Essuyez-vous toujours de l'avant vers l'arrière avec le papier hygiénique après être allée à la selle ou après avoir uriné.
- Urinez toujours peu de temps après un rapport sexuel.
- Évitez le plus possible d'utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l'urètre. Cela peut causer des symptômes qui s'apparentent à ceux d'une infection urinaire. Si l'on tient à utiliser un produit, s'assurer qu'il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
- En cas d'infections fréquentes attribuables à l'usage d'un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.