Insuffisance rénale : une dialyse connectée pour un suivi en temps réel
Depuis le mois d'avril, en Île-de-France, des patients atteints d'insuffisance rénale testent un nouveau système de dialyse : la dialyse péritonéale connectée.
En France, 80.000 personnes sont atteintes d'insuffisance rénale chronique. Des séances de dialyse très contraignantes remplacent leurs reins malades, qui ne parviennent plus à filtrer les déchets. Depuis le mois d'avril, un tout nouveau système de dialyse a été proposé à quelques patients en Ile-de-France : la dialyse péritonéale connectée. Ce système permet un suivi en temps réel des patients et la possibilité pour le médecin d'intervenir à distance.
Un suivi au jour le jour
La dialyse péritonéale fonctionne grâce au péritoine, une membrane entourant les organes de l'abdomen et qui agit comme un filtre. Via le cathéter de dialyse, un liquide stérile est injecté pendant quelques heures dans la cavité péritonéale. Il capte les toxines et les déchets du sang que les reins ne sont plus capables d'éliminer. Le liquide est ensuite drainé hors du corps.
Grâce à la dialyse connectée, un modem transmet quasiment en temps réel tout le déroulement de la dialyse à une plateforme. Celle-ci les traite et les envoie à l'hôpital, où les médecins suivent de près le traitement et peuvent même intervenir à distance en cas de problème. Un suivi au jour le jour qui ne dispense pas les patients de leurs consultations régulières dans un service de néphrologie. Grâce à un système d'alerte et un code couleurs simple, le médecin voit en un clin d'oeil si la dialyse s'est effectuée sans encombre. En cas de besoin, elle peut ajuster le programme de façon très précise (durée de la dialyse, durée des cycles, nature et volume du liquide infusé...).
Un système appelé à se développer
Déjà présente dans treize pays européens, la dialyse péritonéale connectée est utilisée depuis six mois seulement en France. Pour l'association qui fournit ce matériel aux patients, la réglementation explique ce délai : "Il y a énormément de précautions à prendre puisqu'il s'agit de données personnelles, médicales qui sont hautement sensibles. Et en France, on est très réglementaire, on a beaucoup de sécurité notamment autour des données personnelles et l'hébergement des données. Donc cela prend du temps", explique le Dr Anne Kolko, néphrologue.
En France, sept patients bénéficient de ce système actuellement. Mais une quinzaine de personnes devraient être équipées d'ici fin 2018. Ce système de dialyse connectée devrait par ailleurs arriver dans certains établissements de l'Assistance publique hôpitaux de Paris d'ici la fin de l'année.