Booster ses capacités cognitives après une dépression
L'un des multiples effets de la dépression, ce sont les séquelles cognitives : des troubles de mémoire à court terme, des difficultés de concentration ou des difficultés pour acquérir des nouvelles connaissances... Depuis quelques années, certains hôpitaux proposent aux patients dépressifs des programmes de "remédiation cognitive", c'est-à-dire des exercices pour rééduquer leurs capacités intellectuelles. Explications.
Lors d'un épisode dépressif, le stress déclenche une sécrétion de cortisol, une hormone qui va altérer plusieurs parties du cerveau : le cortex préfrontal, l'amygdale ou l'hippocampe, une zone qui entre en jeu dans divers processus comme la mémorisation ou la concentration. "On appelle cicatrice cérébrale de la dépression, les "séquelles" sur le cerveau qui en fait répondent à un phénomène constant : à chaque épisode, et en particulier après le deuxième, troisième épisode et encore plus après 40 ans, la récupération de toutes les fonctions cérébrales est de 90-95% mais pas 100%. Avec la répétition des épisodes, on a de plus en plus de séquelles sur la mémoire, sur l'agilité de l'esprit…", explique le Pr Roland Jouvent, psychiatre.
Il est possible de proposer au patient un programme de rééducation des fonctions cognitives : la mémoire, la concentration et l'attention. "La sous-utilisation crée le grippage et le déficit. L'entraînement comme la kinésithérapie pour les muscles remet en route les choses, et remet de la fluidité. Le sujet retrouve ainsi peu à peu son habileté psychique qu'il n'avait plus. C'est la raison pour laquelle il ne lisait plus, il ne s'intéressait plus aux conversations…" , confie le Pr Jouvent.
Si la stimulation par l'exercice permet de retrouver cette habileté psychologique, l'accompagnement du thérapeute aide le patient à comprendre ses erreurs et à les analyser.
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