La crise sanitaire plonge les étudiants dans une grande détresse psychologique
La souffrance des étudiants commence tout juste à être prise en compte par le gouvernement. Une véritable urgence pour ces jeunes livrés à eux-mêmes dans des conditions souvent très difficiles.
C’est la population la plus fragilisée par la crise sanitaire : 40% des 18-24 ans souffrent d’anxiété, 9 points de plus que l’ensemble des Français. Tels sont les résultats inquiétants d’un sondage pour la Fondation FondaMental publié le 28 janvier 2020.
"l'impression de vivre les mêmes journées"
Il traduit la gravité d’une situation à laquelle le gouvernement apporte une première réponse à travers un “chèque soutien psychologique”. Ce dispositif doit permettre de financer trois consultations chez un psychologue libéral à partir du 1er février. Mais il n’est pas certain que cela réponde à l’ampleur des besoins.
Au cœur de leur souffrance : les mois de vie solitaire face à leur écran. “On n’a pas l’occasion de se rendre sur notre lieu d’étude, on n’a pas l’occasion de discuter avec les camarades et du coup, on est réduit à l’appartement dans lequel on est confiné, raconte Inès, 18 ans. J’ai souvent l’impression de vivre les mêmes journées, c’est un cycle sans fin.”
"J'avais perdu toute motivation"
Certains vont jusqu’à plonger dans de graves états dépressifs. "Il y a des étudiants qui se rendent compte qu’ils ne vont pas bien, qui cherchent de l’aide et qui n’en trouvent pas forcément, constate Jessica Sautron, psychologue. Et certains vont en trouver mais un peu trop tard et cela aboutira à des hospitalisations.”
Il faut dire que l’offre de soins est très limitée. En France, dans les établissements supérieurs, on compterait un psychologue pour 30 000 étudiants. Cette génération en péril n’a donc qu’un souhait : retrouver les bancs de la faculté.