Les médias auraient-ils trop couvert le suicide de Robin Williams ?
Dans les mois suivant le décès de l’acteur en 2014, le taux de suicide a grimpé en flèche aux Etats-Unis. La faute à la couverture médiatique de l’événement ?
Le nombre de suicides aux Etats-Unis a augmenté de 10 % dans les cinq mois qui ont suivi la mort de Robin Williams, d’après une étude parue dans la revue PLOS One le 7 février. L’acteur américain, qui souffrait des premiers stades de la maladie de Parkinson et de démence à corps de Lewy, s’était donné la mort en août 2014. D’après les chercheurs, si on ne peut être certain que sa mort ait conduit à ce pic, il semble néanmoins que ces deux événements soient liés.
Une couverture médiatique "irresponsable"
D’après cette étude, lorsque la couverture médiatique d’un tel décès est jugée "irresponsable" – avec force détails macabres – elle peut influencer les cas de reproduction. Pour les chercheurs, dans le cas de Robin Williams, nombre d’articles de l’époque avaient volontairement dévié des lignes directrices fixées par l’Organisation mondiale de la santé sur la question.
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Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont observé les nombres mensuels de suicides communiqués par le gouvernement américain entre 1999 et 2015. Résultat : entre août et décembre 2014, ils en ont comptabilisé 18 690, alors qu’ils s’attendaient, d’après les tendances observées avant la mort de l’acteur, à environ 16 849 cas.
Une augmentation des références au suicide dans la presse
Dans les semaines qui ont suivi le décès de l’acteur du Cercle des poètes disparus, les chercheurs ont par ailleurs constaté une augmentation "drastique" des termes faisant référence au suicide et à la mort dans les articles de presse et dans les messages d’un forum Internet consacré au suicide.
D’après David Fink, l’un des auteurs de l’étude, on savait déjà que le nombre de suicides augmente après celui d’une grande célébrité. Mais c’est la première fois qu’une étude de ce type est réalisée à l’époque de l’information en continu. D’après les chercheurs, il est néanmoins possible qu’un autre événement capable d’influencer les nombres de suicides se soit produit pendant la même période, mais que c’est "peu probable".