Birthday effect : a-t-on plus de risque de mourir le jour de son anniversaire ?
Le jour le plus festif de l’année pourrait bien devenir le plus tragique, à en croire ce mystérieux phénomène.
Connaissez-vous le point commun entre le peintre de la Renaissance Raphaël, l’actrice Ingrid Bergman et le chanteur de rock français Dick Rivers ? Ils font partie des célébrités mortes le jour de leur anniversaire, victimes d’un étrange phénomène statistique : le "birthday effect", ou "syndrome de l’anniversaire" en français.
Selon plusieurs études, il existe effectivement un risque accru de perdre la vie le jour même où l’on est venu au monde… plusieurs dizaines d’années plus tard, bien entendu. Ce phénomène ne touche pas uniquement les célébrités, mais bien tout un chacun, et différentes causes tendent à le vérifier. On vous explique.
Des liens avec la théorie du "report de la mort"
En 2012, les résultats d’une étude suisse publiée dans la revue Annals of Epidemiology ont permis d’identifier une hausse de 13,8 % du risque de mourir le jour de son anniversaire. Un taux qui atteint près de 18 % chez les personnes âgées de plus de 60 ans. Pour mener à bien leurs recherches, les chercheurs ont passé au crible les dates et les causes de mortalité de plus de deux millions de Suisses, entre 1969 et 2008.
À l’origine, les scientifiques souhaitaient vérifier une autre théorie, celle du "report de la mort". Selon celle-ci, une personne malade pourrait retarder l’inévitable pour profiter d’un anniversaire de plus. Les chercheurs ont effectivement noté une hausse des morts des suites d’une longue maladie le jour de leur anniversaire, tendant à confirmer la théorie du "report de la mort". Mais, plus surprenant, les maladies graves sont loin d’être les seules causes de mortalité lors de ce jour spécial.
Sexe et alcool, les dangers des anniversaires
Les accidents cardiovasculaires, les chutes, les accidents de la circulation ou encore les suicides apparaissent également plus fréquemment le jour de son anniversaire, selon cette même étude. Les raisons de l’augmentation de ces phénomènes à cette date sont en revanche plus floues. Concernant les arrêts cardiaques, les chutes ou les accidents, ceux-ci peuvent être liés aux célébrations trop excessives du jour. Fêter son anniversaire est en effet souvent lié à une activité physique plus importante, que ce soit pour faire la fête, pour danser ou même pour avoir des relations sexuelles. Des activités qui peuvent mettre le coeur à rude épreuve.
L'alcool consommé le jour de son anniversaire peut également expliquer ce boom des décès, en entraînant des accidents de la route ou des chutes plus fréquentes. L’étude suisse citée ci-dessus constate par exemple que les hommes étaient 44 % plus susceptibles de mourir d’une chute le jour de leur anniversaire que le reste de l’année.
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Des suicides plus fréquents
Les anniversaires peuvent également déclencher une forte introspection et conduire au "blues de l’anniversaire", caractérisé par de la tristesse ou de la dépression. Ces sentiments proviennent généralement d’attentes non-satisfaites au cours de l’année passée, mais également de réflexions autour du temps qui passe ou de la solitude. Ces émotions peuvent augmenter le risque de suicide, comme l’a montré une étude japonaise, publiée dans la revue Social Science & Medicine en 2016. Selon les résultats des scientifiques, la probabilité de se suicider le jour de son anniversaire est 50 % plus élevée que les autres jours.
En l’absence de données probantes autour des facteurs déclenchant des morts plus fréquentes le jour de sa naissance, le "birthday effect" demeure un phénomène complexe et encore mal compris. Mais prenez garde si votre anniversaire approche et que vous espérez souffler à nouveau vos bougies l’année prochaine !