L'ivresse du sommeil, un trouble rare et méconnu
Nuit après nuit, malgré un temps de sommeil particulièrement long, certaines personnes ne parviennent pas à se réveiller : elles souffrent d'ivresse du sommeil, symptôme d'une pathologie rare connue sous le nom d'hypersomnie idiopathique.
L'hypersomnie idiopathique est une maladie rare, d'origine inconnue, dont les symptômes sont une fatigue intense, avec des épisodes de somnolence, du réveil au coucher. Habituellement, le sommeil de nuit est perçu comme bon et très calme. Chez les hypersomniaques idiopathiques, il peut durer plus de dix heures par nuit mais le réveil est extrêmement difficile.
La professeure Isabelle Arnufl, spécialiste des pathologies du sommeil à la Pitié-Salpêtrière (Paris), décrit l'ivresse du sommeil comme "une impossibilité d'émerger le matin, malgré plusieurs réveils en batterie, malgré le fait d'être secoué par le conjoint ou les parents, et malgré une bonne nuit". Le patient se réendort immédiatement.
Ne pas confondre ivresse du sommeil et dépression
La docteure Sylvie Royand-Parola, psychiatre des troubles du sommeil et présidente du réseau Morphée, insiste quant à elle sur la spécificité de cette pathologie, qui n'a rien à voir avec un symptôme dépressif. "Lorsqu'un patient souffre d'un trouble mental, il considère le sommeil comme un lieu de refuge. Il exprime la volonté de ne pas vouloir se lever. Alors que dans le cas de l'ivresse du sommeil, le patient n'y arrive tout simplement pas".
Le traitement de cette maladie est essentiellement médicamenteux, comme la narcolepsie, ni la réduction du temps de sommeil ni l'instauration de sieste ne rétablissant la vigilance des malades.
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