Pourquoi les seniors dorment-ils moins bien ?
Avec l’âge, nous avons de plus en plus de mal à dormir profondément. Selon une synthèse d'études réalisée par des chercheurs nord-américains, cette perturbation du sommeil trouverait son origine dans le cerveau. En vieillissant, il produirait moins d'ondes lentes, qui favorisent le sommeil profond.
Le sommeil est normalement composé de plusieurs cycles. D'abord l’endormissement, le sommeil léger, puis, en début de nuit, le sommeil profond, pendant lequel l'organisme se relâche complètement. Ensuite, vient le sommeil paradoxal, lorsque les rêves se produisent. La synthèse d'études publiée dans la revue Neuron recense toutes les atteintes du sommeil provoquées par le vieillissement.
Avec l'âge, le sommeil est moins profond
"Le sommeil profond, qui est en début de nuit, est le plus atteint. Il est diminué, en particulier chez les hommes, mais il y a d’autres changements du sommeil avec l’âge. Les personnes âgées se couchent plus tôt et se lèvent plus tôt. Et puis, elles ont un sommeil moins consolidé avec plus de réveils au milieu du sommeil", explique le Pr Isabelle Arnulf, neurologue.
L’altération du sommeil profond atteint particulièrement la capacité du cerveau à mémoriser les événements de la journée. Cela provoque certaines altérations de la mémoire chez les personnes âgées. En vieillissant, il est normal de moins dormir. Mais, si les insomnies se répètent, il faut consulter et ne pas prendre trop vite des somnifères.
Eviter les somnifères
Selon le Pr Isabelle Arnulf, "on va éviter le plus possible les benzodiazépines parce que certes, elles rendent le sommeil plus continu, mais elles diminuent beaucoup le sommeil profond. Du coup, il y a moins de mémorisation".
Le sommeil profond peut en revanche être facilité par des activités physiques à l’extérieur pendant la journée. Enfin, pour éviter de se réveiller la nuit, il est conseillé de boire le moins possible avant de se coucher et de bien traiter d'éventuelles douleurs.
Etude de référence : "Sleep and Human Aging", Neuron, Volume 94, Issue 1, p19–36, 5 April 2017, DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.neuron.2017.02.004