Covid : la moitié des contaminations a lieu avant l’apparition des symptômes
50% des transmissions du coronavirus surviennent plusieurs jours avant l’apparition des symptômes, selon Santé publique France. Un argument de plus en faveur du respect des gestes barrières, même en l’absence de signes infectieux.
La moitié des contaminations au coronavirus surviennent deux à trois jours avant l’apparition des premiers symptômes. C’est la conclusion d’une synthèse de plusieurs études internationales que publie Santé publique France ce 8 juillet.
Cette contamination appelée "pré-symptomatique" était envisagée et de telles transmissions avaient même été rapportées "dès février 2020" observe Santé publique France. Mais ce nouveau rapport, qui s’est appuyé sur les données d’études scientifiques publiées jusqu’au 2 juin, prouve d’une part que ces transmissions existent bien, et d’autre part qu’elles sont même très fréquentes. "Plusieurs études (…) fournissent désormais une estimation convergente de la part des transmissions durant la phase pré-symptomatique autour de 50 %" note ainsi Santé publique France.
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Une contagion jusqu’à huit jours avant les symptômes
Plus précisément, "la période de contagiosité serait maximale de deux à trois jours avant, et jusqu’à huit jours après le début de symptômes" rapporte Santé Publique France.
Comment expliquer ce phénomène ? L’absence de symptômes n’est pas synonyme d’absence de virus, bien au contraire. Selon l’agence sanitaire, "il a été rapporté que la charge virale dans les prélèvements naso-pharyngés d’un patient asymptomatique pouvait être similaire à celles de patients présentant des signe". Pire, "l’excrétion (le rejet par l’organisme de particules virales, ndlr) est la plus importante à l’apparition des symptômes" et "elle peut la précéder de deux à trois jours, plaidant là encore pour le potentiel d’une transmission en phase pré-symptomatique" détaille Santé publique France.
"Nos comportements conditionnent la reprise épidémique"
Deux conséquences, pour l’agence sanitaire. Premièrement, pour retracer les chaînes de contamination, "l’identification des contacts doit inclure des évènements potentiels de transmission dans les deux à trois jours avant l’apparition des signes chez un cas".
Ensuite, "les mesures de distanciation et de port du masque ne doivent pas être réservées aux personnes malades". D’autant que pour un nombre important de personnes contaminées, les symptômes ne se déclarent pas, mais elles restent contagieuses. C’est ce que les scientifiques appellent les cas asymptomatiques, qui représenteraient selon Santé publique France jusqu’à 25% des personnes infectées par le coronavirus.
Le respect des gestes barrières reste donc de mise, comme l’a rappelé au Figaro le 7 juillet le directeur général de la Santé Jérôme Salomon qui appelle les Français à la prudence. Selon lui, "il faut se préparer à une deuxième vague épidémique" cet automne ou cet hiver et "ce sont essentiellement nos comportements qui conditionnent la reprise épidémique".
Une deuxième vague "dès cet été" ?
Pour le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, cette deuxième vague pourrait arriver plus tôt que prévu, dès cet été, confie-t-il au Parisien le 7 juillet. En cause notamment : des contrôles "trop laxistes" des voyageurs qui reviennent de l’étranger dans les aéroports français. "On traite le virus avec mépris, on se fera rattraper " redoute le spécialiste qui observe que "(son) unité Covid est pleine" et que "des cas continuent à arriver".