Les bars sont-ils plus à risque de transmission de la covid ?
Une étude américaine publiée début septembre par le Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Atlanta a été citée par les dirigeants politiques français pour justifier les restrictions imposées aux bars et aux restaurants.
Les chercheurs ont divisé en deux groupes des patients venus se faire tester pour le COVID-19 dans onze centres de santé américains. D’un côté, 154 patients infectés, de l’autre 160 patients non COVID. Ils les ont interrogés sur leurs comportements pendant les deux semaines avant l’apparition de symptômes.
Pas de différence significative entre les deux groupes : ils disaient porter le masque de façon similaire et leurs comportements, comme la fréquentation des magasins ou des transports en communs, étaient semblables. Sauf pour la fréquentation des bars et des restaurants. Les cas positifs ont déclaré 2,4 fois plus souvent que les cas négatifs être allés au restaurant pendant les deux semaines avant leur contamination.
Des réponses déclaratives
Toutefois, il faut rester prudents avec les conclusions de cette étude. Les réponses sont déclaratives : les patients ont pu oublier certains rendez-vous ou mentir dans les questionnaires. Les auteurs de l’étude ne distinguent pas les repas pris dans un restaurant à l’intérieur ou à l’extérieur en terrasse. Ils ne distinguent pas les lieux clos bien ventilés des autres. Le renouvellement de l’air serait aussi important pour réduire le risque de contamination.
Ils ne précisent pas non plus si le restaurant avait mis en place un protocole sanitaire comme le port du masque pour les serveurs, un espacement entre les tables. Il y a encore peu d’études sur les lieux de contamination donc une seule étude ne suffit pas.
Au-delà de l’étude américaine, les bars et les restaurants sont des espaces clos, où l’on retire son masque et donc des situations plus à risques. Mais difficile de dire si ces lieux sont plus à risque que d’autres activités en lieux clos comme une fête de mariage.