L’épreuve du cancer, cause de stress post-traumatique
Dans les mois suivant l'annonce d'un cancer, un patient sur cinq souffrirait de symptômes assimilables à ceux d'un stress post-traumatique, selon une étude publiée dans la revue Cancer.
Traverser l’épreuve d’un cancer peut laisser des traces psychologiques profondes. Une étude malaisienne menée auprès de 469 patients atteints d’un cancer montre que plus de 20% des participants souffraient d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) six mois après l’annonce. Trois ans et demi plus tard, ils étaient encore 6%.
Si la proportion de malades du cancer souffrant de SSPT dans la population générale est difficile à extrapoler sur la base de cette seule étude, ces résultats rappellent – s’il en était besoin – que l’épreuve de la maladie n’est pas que physique. Ils soulignent également la nécessité d'un suivi attentif et d'un traitement du SSPT chez les malades et les survivants du cancer.
Dans un communiqué accompagnant la publication des résultats, Caryn Mei Hsien Chan, coordinatrice de ces travaux, explique que "de nombreux patients atteints de cancer croient qu'ils doivent adopter une « mentalité de guerrier » et rester positifs et optimistes, du diagnostic au traitement, pour avoir une meilleure chance de maîtriser leur cancer. Il faut qu’il y ait une prise de conscience du fait qu'il n'y a rien de mal à obtenir de l'aide pour gérer le bouleversement émotionnel - en particulier la dépression, l'anxiété et le SSPT – après un cancer."
Voir aussi : L'annonce du diagnostic, l'amorce de la guérison
"De nombreux patients vivent dans la crainte que leur cancer ne réapparaisse, et ils peuvent penser que le cancer est revenu à chaque grosseur, douleur, fatigue ou fièvre", précise la chercheure. "De plus, les survivants peuvent éviter de consulter leurs oncologues ou d'autres médecins pour éviter de se souvenir de leur expérience", ce qui peut entraîner des retards de prise en charge.
"Nous avons besoin de services d'évaluation psychologique et de soutien pour les patients atteints de cancer à un stade initial et à un suivi continu, car le bien-être psychologique et la santé mentale – et, par extension, la qualité de vie – sont tout aussi importants que la santé physique", conclut le Dr Chan.
la rédaction d'Allodocteurs.fr
Étude : Caryn Mei Hsien Chan, et al, "Course and Predictors of Post-Traumatic Stress Disorder in a Cohort of Psychologically Distressed Patients with Cancer: A 4-Year Follow-Up Study." CANCER, 2017. doi:10.1002/cncr.30980