Médicaments : des effets secondaires parfois trop lourds
Il y a quelques semaines plusieurs associations de patients alertaient les autorités et les laboratoires sur les effets secondaires de certains médicaments. Ils réclament une meilleure prise en compte de la qualité de vie des patients.
Parmi les médicaments ciblés, il y a les psychotropes prescrits contre l’anxiété, la dépression ou la maladie bipolaire par exemple. Leurs effets secondaires sont parfois si lourds que les patients arrêtent de les prendre.
Psychotropes : attention à la prise de poids !
Certains souffrent en particulier de prise de poids accélérée. Maxime et Tristan expliquent pourquoi il est urgent de développer des nouvelles molécules plus faciles à supporter.
La différence entre Maxime aujourd’hui et il y a 4 ans est impressionnante. En 2017, il venait de subir les effets de son premier traitement contre la maladie bipolaire.
"En l’espace d’un an et demi j’ai pris 25 kgs, c’est la double peine. On n’est pas bien parce qu’on vient d’apprendre son diagnostic, c’est déjà très très dur à porter. Quand on a 25 kgs de plus, comment faire pour retrouver confiance en soi et essayer d’avoir un minimum de vie active", explique Maxime Perez, cofondateur de la Maison Perchée.
Maxime s’en sort d’abord par l’engagement associatif dont témoigne cette interview pour Konbini en 2018. Depuis, il a été rejoint par une quarantaine de bénévoles comme Tristan, également touché par cet effet secondaire des traitements.
Prendre en compte la qualité de vie
"Les kilos sont venus assez vite en fait. C’est un traitement qui ouvre l’appétit, donc forcément on a tendance à grignoter. C’est très dur de lutter contre une sensation de faim qui est très forte et ça s’est fait en moins de 6 mois ", commente Tristan Laulanie, développeur web.
Comme Maxime et Tristan, un grand nombre de patients qui prennent un traitement contre une maladie chronique aimerait que les laboratoires pharmaceutiques créent de nouvelles molécules avec moins d’effets négatifs.
Cela nécessite un changement dans la conception des essais cliniques des médicaments pour qu’ils tiennent enfin tous compte de la qualité de vie.
Dans 2/3 des cas seulement des données de qualité de vie sont renseignées dans les dossiers cliniques que soumettent les industriels. Il y a encore des progrès à faire. Il faut du point de vue des industriels continuer à optimiser la manière quasi systématique qu'ils devraient avoir d'associer des données de qualité de vie, des données de ressenti patient dans leurs essais cliniques", explique Eric Baseilhac, directeur des affaires économiques et internationales, LEEM.
Des médicaments sans effets secondaires
Un effort encouragé par la Haute Autorité de Santé qui valorise mieux ces nouvelles molécules. Elles peuvent alors obtenir un meilleur prix et un meilleur remboursement très intéressants pour le laboratoire pharmaceutique.
"Très récemment, je pense à un traitement dans la mucoviscidose, on a réussi à avoir des indicateurs dans les essais cliniques sur l’impact du traitement, avec des échelles de qualité de vie spécifiques de la maladie et ça a vraiment pesé dans la balance pour permettre une évaluation extrêmement positive de ce traitement et donc un accès rapide aux patients", confie le Dr Lise Alter, directrice de l’évaluation et de l’accès à l’innovation à la Haute Autorité de Santé.
Désormais, pour être mieux valorisé, un médicament doit avoir un minimum d’effets secondaires et préserver la meilleure qualité de vie possible malgré la maladie.