Metaleurop : comment protéger les enfants des intoxications au plomb ?
Près de 20 ans après la fermeture de l’usine Metaleurop, la pollution au plomb imprègne encore les sols et contamine les enfants qui vivent aux alentours. Reportage auprès des riverains inquiets.
Metaleurop est un site industriel fermé depuis presque 20 ans, mais qui continue d’inquiéter les populations voisines, dans le Pas-de-Calais. Une campagne de dépistage de pollution au plomb est en cours et parmi les enfants testés, sept sont atteints de saturnisme.
C’est le cas des deux fils de cette mère de famille, qui a emménagé dans la région il y a trois ans. Leur taux dépasse les 50 microgrammes par litre de sang : un seuil d’alerte pour les autorités sanitaires.
Une terre empoisonnée, des riverains inquiets
Un résultat inquiétant pour les familles, car une intoxication au plomb expose les enfants à des conséquences physiques et neurologiques graves. Depuis, les parents de cette famille interdisent à leurs enfants de jouer dans le jardin, où ils se seraient contaminés. Pour le moment, l’Agence régionale de santé n’a effectué aucune analyse de leur terrain, et leur a juste transmis des conseils d’hygiène pour éviter la contamination.
Ce n’est pas seulement dans les habitations privées que la présence du plomb a été détectée. Des analyses ont été effectuées dans le sol de dix écoles, et les résultats sont alarmants dans cinq d’entre elles.
"Depuis la rentrée, il a été posé des rubalises autour des parterres de terre en attendant que les terres soient enlevées et remplacées par de la terre saine pour permettre aux enfants de continuer à vivre normalement. Les jeux d'enfants ne sont pas en accès libre, c'est triste pour des enfants de maternelle qui en plus eux ont plus de mal à comprendre forcément la situation", explique Clarisse, parent d’élèves.
Colère et sentiment d'abandon
La situation dure depuis plusieurs semaines et les services de l’Etat ne donnent aucune nouvelle. Ce qui a de quoi mettre en colère les parents d’élèves des trois écoles contaminées de la commune d’Evin-Malmaison. La semaine dernière, ils se sont rendus à la sous-préfecture de Lens pour se faire entendre.
Valérie Petit, la maire d’Evin-Malmaison, a elle aussi demandé des analyses complémentaires, pour une connaissance plus précise de la pollution des sols. Mais ces courriers restent sans réponse.
"Je suis démunie parce que personnellement, je n'ai aucun rapport à la date d'aujourd'hui. Je souhaite qu’ils fassent le nécessaire au niveau de l'Etat et qu'ils se démènent pour dégager toute cette terre polluée et qu'on remette de la terre propre au niveau des habitations et nos bâtiments, recevant du public", commente-t-elle.
Le test de dépistage du saturnisme est pris en charge à 100 % sur présentation d’une ordonnance. Il est recommandé pour les habitants du secteur de moins de 18 ans et les femmes enceintes.