Métro, RER... de l'air pollué dans les transports en commun
L’Agence Nationale Sécurité Sanitaire et de l’environnement (ANSES) épingle les réseaux de transports dans son dernier un rapport. Selon elle, l’air dans les stations de métro est 3 fois plus pollué qu’à l'extérieur et ça ne serait pas sans conséquence sur la santé.
A la station Nation dans l’Est de Paris, le quai du RER A est l’un des 8 du réseau RATP-SNCF à être équipé d'un appareil de mesure de la pollution et plus spécifiquement des particules fines.
67 microgrammes par m3, c'est un taux trois fois supérieur à celui mesuré à l’extérieur de la station, bien au-dessus des normes fixées par l’OMS. À l’origine de cette pollution, une ventilation insuffisante et un système de freinage qui émet des microparticules métalliques.
C'est une situation qui est bien connue d’Île-de-France mobilité, l’organisme responsable des transports en commun de la région.
Un réel danger pour les usagers et les employés
"On a un problème, l’air à l’intérieur des stations est plusieurs fois plus pollué que ce qu'on trouve à l’extérieur. Les niveaux posent des problèmes de santé pour les employés et les usagers. C'est notre responsabilité évidente d’essayer d’améliorer la situation", explique Olivier Blond, délégué à la lutte contre la pollution de l'air à la région Île-de-France.
Cette pollution représente un réel danger pour la santé. Une fois respirées, les particules fines passent dans les poumons puis dans les bronches et affectent les systèmes respiratoire et cardiovasculaire.
"Il a été démontré que la pollution augmente le risque d’être asthmatique, d’avoir une bronchopneumopathie, une BPCO. Certains types de pollution sont aussi associés à l’augmentation de certains types de cancers. À l’extérieur de l’arbre respiratoire, on a une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires liées à la pollution, notamment d’infarctus du myocarde, d’AVC et de thromboses", précise le Dr Clairelyne Dupin, pneumologue à l'hôpital Bichat.
Améliorer la qualité de l'air
Un plan de 57 millions d’euros a été engagé, pour moderniser le réseau en IDF et diminuer la pollution. C'est insuffisant selon l’association Respire, qui milite pour une meilleure qualité de l’air.
"On est content que le sujet soit remis sur la place publique, maintenant, il faut aller plus loin. On a deux recommandations principales, qu'il y ait dans la loi des seuils d'exposition à ne pas dépasser sur la pollution de l’air intérieur et surtout une étude nationale sur les risques sanitaires de l’exposition de courte durée à la pollution, comme par exemple un trajet dans le métro", confie Tony Renucci, directeur général de l’association Respire.
En moyenne, chaque année, plus d’un milliard de personnes prennent le métro en Île-de-France.